Violation des droits de l’homme-Tindouf : les victimes mauritaniennes réclament justice et réhabilitation

Google+ Pinterest LinkedIn Tumblr +

Plusieurs Mauritaniens victimes de détention arbitraire, de torture et de graves violations des droits de l’homme endurées sous les ordres du Polisario dans les camps de Tindouf demandent instamment justice et réhabilitation. Ils ont, à cet effet, annoncé, le lundi 30 juin dernier, leur intention de porter leur affaire devant l’opinion publique et les organisations internationales, y compris l’Organisation des Nations unies (Onu). La question de ces détenus et disparus mauritaniens étant « plus humanitaire que politique », l’avocat belge, Mgr Abboud estime qu’il appartient aux autorités de la Mauritanie de s’en occuper et d’intervenir auprès des organisations internationales en vue de rendre justice aux victimes. Dans le même registre, la présidente de l’association « Med Euro Car », Mme Bourgeois, a émis le vœu de voir l’Europe jouer un rôle important pour jeter la lumière sur le sort des opprimés mauritaniens.Détention arbitraire, torture, enlèvement et violations gravissimes des droits de l’homme. Telles sont les atroces souffrances dont sont victimes depuis vingt et six ans des milliers de Mauritaniens détenus dans les geôles du Polisario, a indiqué la MAP dans sa dépêche datée du mardi 24 juin dernier. Face à cette situation très alarmante, les victimes mauritaniennes qui viennent de livrer des témoignages très accablants sur leur calvaire vécu quotidiennement dans les prisons de Tindouf, sont plus que jamais décidées à porter leur affaire devant l’opinion publique et les organisations internationales, notamment l’Onu.
Dans une conférence de presse tenue lundi 23 juin dernier à Nouakchott, les rescapés de ces geôles et les proches des disparus ont fait état de la disparition de centaines de Mauritaniens et détenus dans les camps de Tindouf. Raison pour laquelle ils ont exhorté la presse internationale à médiatiser cette affaire pour briser le silence sur les crimes, la torture, les enlèvements et la détention arbitraire qu’ont subis des citoyens mauritaniens dans les camps du Polisario.

Comme pour convaincre l’assistance de leur supplice, plusieurs victimes n’ont pas hésité à montrer devant la presse les séquelles des terribles sévices qu’elles ont subis durant leur détention dans les cellules de Tindouf. L’émotion était grande quand l’un des anciens détenus des geôles du Polisario avait annoncé la mort de l’un des leurs. Une mauvaise nouvelle pour laquelle certains d’entre eux n’ont pas pu retenir leurs larmes, a constaté la source.

L’INTERVENTION DE LA MAURITANIE

Réagissant à cet effet, Mgr Abboud, avocat belge, a qualifié les actes commis par le Polisario dans ses cachots de « véritable génocide » et des « crimes contre l’humanité ». C’est dans ce contexte qu’il a demandé l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante pour l’instauration d’un tribunal pénal international (TPI) compétent afin de juger les criminels responsables de ces atrocités.

« Il s’agit d’une catastrophe humanitaire (…). La seule chose qui puisse apaiser les victimes, c’est que leurs tortionnaires soient jugés », a-t-il réclamé en décrivant dans un rapport accablant, photos et preuves à l’appui, les conditions inhumaines dans lesquelles ces personnes ont été emprisonnées et les pratiques de tortures dont elles ont été victimes dans les geôles du Polisario.

L’avocat belge a fait part de son intention d’adresser un mémorandum au Secrétaire général des Nations unies pour réclamer l’ouverture du dossier des « Mauritaniens dans les prisons du Polisario».

La question des victimes et disparus de ces Mauritaniens étant « plus humanitaire que politique », Mgr Abboud estime qu’il appartient aux autorités mauritaniennes de s’en occuper et d’intervenir auprès des organisations internationales en vue de rendre justice aux victimes.

LE ROLE DE L’EUROPE

Sur la même lancée, Mme Delphine Bourgeois, présidente de l’association « Med Euro Car » s’est dite « scandalisée, choquée et consternée » que des traitements aussi barbares et dégradants pour la dignité humaine puissent encore exister aujourd’hui.

« C’est honteux et contraire aux conventions internationales », a-t-elle dénoncé avant d’appeler, elle aussi, à l’ouverture d’une enquête internationale afin que justice soit rendue.

Mme Bourgeois a, par ailleurs, émis le vœu de voir l’Europe jouer un rôle important pour jeter la lumière sur le sort des victimes mauritaniennes.

Auparavant, le président de « L’association mauritanienne des jeunes cadres de Nouadhibou », Cherif Ould Sidi Ould Tejdert, a, lui aussi, décrit la souffrance vécue par les détenus mauritaniens dans les camps de Tindouf et par les familles des disparus, évoquant notamment le cas de son frère disparu depuis 1982 et dont il n’a plus de nouvelles à ce jour.

« Je suis là non seulement pour mon frère, mais aussi pour toutes les victimes mauritaniennes. Ces souffrances durent depuis 26 ans. Nous voulons que la lumière soit faite », a-t-il demandé.

A noter qu’outre l’avocat belge Mgr John Abboud et Mme Delphine Bourgeois, les chefs des partis politiques mauritaniens ainsi que les représentants des Organisations non gouvernementales, ont assisté à cette conférence de presse à l’issue de la quelle il a été décidé d’adresser une « lettre ouverte »aux autorités mauritaniennes leur demandant d’ « adopter » le dossier des victimes des camps de Tindouf.

LUDI CARDOSO

© Copyright Le Potentiel
Posté   le 08 Jul 2008   par   biko<

Share.

About Author

Comments are closed.