Premier film du mauritanien Abdoulaye Ndiaye: «Rufii ßoftotaako»

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« Je ne lâcherai jamais mon combat, quelles que soient les conditions dans lesquelles je mène ce travail.» Ce propos émane de Abdulaay Njaay, animateur de l’émission « Contes et légendes », présentée tous les dimanches matin à 7 h45 en langue pulaar sur les ondes de Radio Mauritanie.

Très instruit en pulaar, sa langue maternelle, Abdulaay Njaay a l’ambition de mener une carrière cinématographique. Conscient des rouages, mais aussi du plaisir de ce métier, Abdulaay se montre déterminé à aller jusqu’au sommet. Son premier film «Rufii ßoftotaako» a suscité beaucoup de commentaires. Le titre signifie en pulaar : ce qui est versé est irrécupérable. Autrement dit, médecin après la mort, pour exprimer les actes qu’aucun remords ne peut réparer…

Il était 16 heures quand l’auteur de Rufii Boftotaako revoyait encore le film chez lui. Malgré la réussite de son premier film, Abdulaay Njaay apportait encore quelques corrections pour mieux faire le prochain. Son film traite de deux histoires imaginaires de deux familles. La première met en exergue la grande responsabilité d’une mère pour la réussite de sa fille à l’école. La fille unique de sa mère, était en terminale C. Elle voulait préparer efficacement son baccalauréat. C’est dans ces conditions que la jeune fille a refusé toute idée de se marier avant la fin de ses études.A l’époque ce sont les parents qui donnaient leur fille à quelqu’un sans l’avoir consultée. Une époque révolue pour la jeune fille. Mais cette vision est catégoriquement récusée par sa maman. Pourtant le père a accepté de se ranger du côté de sa fille. Il a dit à sa fille que son mariage dépend d’elle.
 
Influencée par des personnes riches qui demandent chacune la main de sa fille à l’insu du père parti en voyage, la mère ,poussée par sa belle sœur décide alors de faire le poisson d’avril à sa fille. Elle dit à cette dernière que son père l’a appelé par téléphone mobile à propos de ses fiançailles avec un jeune homme adopté dans la maison. La mère voulait tester si sa fille campait toujours sur ses positions. Un test qui a mal fini car sa fille va tomber enceinte des œuvres du jeune monsieur. C’est après le forfait du fils adoptif que la mère a dévoilé à sa fille que c’était une farce et que c’était pour savoir si elle avait changé d’idée.

La deuxième famille nous a montré comment un mari peut trahir son épouse même soumise et docile pour s’envoler en noces avec la meilleure amie de celle-ci. Une triste histoire qui reflète la réalité.

Depuis sa sortie, le film fait l’objet de commentaires passionnants dans toutes les grandes places. Commentaires sur l’histoire traitée par le film. Pour le financement de la cassette, l’auteur a indiqué avoir été aidé par le maire de Bababé Ba Abdulaay Mamadu. « Il m’a fait beaucoup de faveurs, vraiment je le remercie », dit-il. « Le député de Bababé Ba Aliou Ibra a fait aussi un geste très important. Le reste, c’est avec mes propres moyens », a souligné en substance Abdulaay Njaay.

« Beaucoup de personnes m’ont aidé moralement et physiquement. Le metteur en scène Daouda Rakiyel, le conseiller technique Ndongo Ibrahima Djibril dit Amoros et beaucoup d’autres » a ajouté l’auteur du film Rufii Boftotako.

Selon l’auteur la Mauritanie doit participer au développement de la culture mondiale car le pays possède des cultures très riches. Pour se faire les autorités mauritaniennes doivent aider les jeunes désireux de participer au développement du pays sans aucune distinction.

Après la sortie du film, Abdulaay Njaay a eu des contacts partout dans le monde pour l’aider à mener avec brio sa carrière cinématographique. Rappelons que ce film a été tourné dans sa ville natale de Bababé Loty. L’auteur très satisfait de la réussite de sa première cassette, prépare déjà une autre.

Notons que ce film fait l’objet aussi de discussions et de commentaires haineux. Certaines personnes tenteraient de couvrir le lever du soleil par la paume de leur main. Pourront-elles le faire ? « Je ne lâcherai jamais mon combat, quelles que soient les conditions dans lesquelles je mène ce travail » a conclu Abdulaay Njaay.

Posté   le 02 Aug 2007   par   biko

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