débats constructifs:problémes de CASTE dans le milieux SONIN

Sujets généraux de Société - Société Soninké

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Messagepar bouna » Mer Mai 09, 2007 3:05 am

salam alékoum. moi je pense que dans notre coran il n'y a pas de probleme de caste. au contraire l'islam fait tout pour que les musulmans abolissent l'esclavage. néanmoins l'islam n'a pas interdit l'esclavage. de toutes les façons les temps modernes corrigeront ces différences et il y aura d'autres nouveaux castes sociaux: riches et pauvres, classe moyenne et bourgeoisie, etc...
l'égalité sociale sur terre est une très belle utopie.
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Messagepar Gangoueus » Lun Juil 16, 2007 2:01 pm

Bonjour,

J'ai parcouru ce sujet avec intérêt. Il y a des questions qui me viennent à l'esprit :
- Quel est le fondement de l'organisation en caste de la société soninké?
- Existe-il dans la cosmogonie soninké, les contes ou les légendes une référence à cette organisation, sa mise en place?
- Est-ce que la situation entre noble et esclave est toujours actuel dans les communautés traditionnelles? Comment se traduit-elle dans les grandes villes comme Dakar, Bamako?
- En tant qu'africain vivant en France, j'observe les discriminations liées
au passé esclavagiste et surtout colonialiste de la France que subissent l'immigration des anciennes colonies. N'y a-t-il pas au travers des rejets entre castes exprimés par certains intervenants quelque chose du même type? Dans ce cas, l'amitié et la fraternité peuvent sauvegarder les apparences, mais en situation de crise, le statut des uns et des autres n'est-il pas mis en avant?

Je suis conscient de marcher sur oeufs, mon souci est de comprendre sans froisser.

Bien à vous,
Gangoueus
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Messagepar Bathily Sempera » Lun Juil 16, 2007 3:46 pm

Gangoueus a écrit:Bonjour,

J'ai parcouru ce sujet avec intérêt. Il y a des questions qui me viennent à l'esprit :
- Quel est le fondement de l'organisation en caste de la société soninké?
- Existe-il dans la cosmogonie soninké, les contes ou les légendes une référence à cette organisation, sa mise en place?
- Est-ce que la situation entre noble et esclave est toujours actuel dans les communautés traditionnelles? Comment se traduit-elle dans les grandes villes comme Dakar, Bamako?
- En tant qu'africain vivant en France, j'observe les discriminations liées
au passé esclavagiste et surtout colonialiste de la France que subissent l'immigration des anciennes colonies. N'y a-t-il pas au travers des rejets entre castes exprimés par certains intervenants quelque chose du même type? Dans ce cas, l'amitié et la fraternité peuvent sauvegarder les apparences, mais en situation de crise, le statut des uns et des autres n'est-il pas mis en avant?

Je suis conscient de marcher sur oeufs, mon souci est de comprendre sans froisser.

Bien à vous,
Gangoueus

je ne suis pas experte mais je vais essayer.
1- je crois que le fondement du phénomène de caste dans bcp de sociétés découlent de la nécessité de l'organisation des métiers, au début. un exemple tout simple est par exemple le nom Sylla. ce nom fait partie des familles fondateurs de l'empire du ghana. la légende dit que c'est un sylla qui a cousu le fourreau du sabre de l'empire et du coup lui et toute sa descendance sont devenus des coordonniers: les appelle sylla diaméré sokhna. ceci est un exemple parmi tant d'autres.

2- c'est moi qui ne sait pas mais y a sûrement des légendes qui exipliquent comment certains noms de famille sont evenus castés. ce qu'il faut savvoir aussi, c'est que souvent dans le meme nom de famille exemple SYLLA, on trouve des coordonniers (caste), des marabouts ou bien des nobles simples.

3- la situation entre "noble" et "esclave" a changé depuis bien longtemps. il ne reste de ses rapports que des coutumes d'assistance mutulle en cas de mariage, déces... Personne ne va travailler pour un autre. Mais ce sont deux communautés qui ne se mélangent pas, meme dans les grandes villes. moi c'est Dakar que je connais. je sais qu'il existe ce phénomène de caste chez les wolofs.

4- je pense que tu confonds. bcp de personnes parlent des castes sans vraiment les connaitre, leur histographie. perso, ce que je reouve délicat c'est le cas des "esclaves" qui sont à l'origine dans toutes les sociétés, des captifs de guerre ou des "vendus" pendant les famines. perso, je ne trouve aucune utilité à ça en ce moment, sauf source de conflits.
mais les griots, cordonniers ou forgerons ont toujours leur place dans les sociétés. et ces castes ne sont pas méprisées, au contraire ce sont elles qui PROFITENT du système. souvent c'est très difficile d'appréhender ce phénomène si on ne connait pas trop la société en question. mais si on regarde nos sociétés au PRISME de l'occidentalité, c'est clair qu'on risque de se gourrer.

je ne connais pas bien encore les rouages de la société soninké qui ne diffère pas bcp de bcp d'autres sociétés bambara ou peul. fais un tour sur tout le site, tu apprendras davantage.
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Messagepar Gangoueus » Lun Juil 16, 2007 4:24 pm

Chère Bathily,

Tu dis :
4- je pense que tu confonds. bcp de personnes parlent des castes sans vraiment les connaitre, leur histographie. perso, ce que je reouve délicat c'est le cas des "esclaves" qui sont à l'origine dans toutes les sociétés, des captifs de guerre ou des "vendus" pendant les famines. perso, je ne trouve aucune utilité à ça en ce moment, sauf source de conflits.
mais les griots, cordonniers ou forgerons ont toujours leur place dans les sociétés. et ces castes ne sont pas méprisées, au contraire ce sont elles qui PROFITENT du système. souvent c'est très difficile d'appréhender ce phénomène si on ne connait pas trop la société en question. mais si on regarde nos sociétés au PRISME de l'occidentalité, c'est clair qu'on risque de se gourrer.


Je vais me documenter sur le site sur cette notion de caste. La littérature m'a donné quelques bribes d'information. Je ne demande qu'à en savoir plus. D'autant plus que chez les batékés d'Afrique Centrale, cette notion est à ma connaissance très peu présente. Pourtant il existe des forgerons, des tisserands, des ndzimi (griot)...
Est-ce qu'il y a une notion d'infériorité suivant que l'on est issu d'une lignée de griots, de cordonniers ou de forgerons?
Je reviens plus tard, mais n'est ce pas en étant confronté à l'autre que l'on peut avoir un regard nouveau sur sa propre culture? Ca ne me gêne pas de regarder ma culture congolaise avec le prisme de l'occident tant que je ne définis pas de hiérarchie entre ces deux cultures...

@+
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Messagepar Bathily Sempera » Lun Juil 16, 2007 8:02 pm

Le hoore désigne l'homme libre. C'est celui, qui, dans la hiérarchie sociale ne dépend de personne. Il est en position de supériorité. C'est celui qui fait dépendre les autres de lui, par la force et la ruse. C'est lui qui dans la société soninké a pour rôle de commander, distribuer, punir " (6).
Le terme " hoore " signifie dans le vocabulaire soninké, " pur, indépendant, juste ". Le hoore est avant tout celui qui sait tenir sa langue, qui ne ment ni ne vole. Il doit en outre être généreux et serviable, ne faire preuve ni d'égoïsme ni d'hypocrisie. Si ces critères moraux peuvent être l'attribut de toute personne de tout état, ils n'en font pas d'elle cependant, aux yeux de la société, un hoore au sens social et plénier du terme. Le hooraxu (état de hoore) s'acquiert par la naissance et se transmet de père en fils, ainsi que par le biais de l'anoblissement (hooronde) ou de l'affranchissement (bagandinde). Cependant, s'il est possible qu'un ancien [*]captif accède à l'état de hoore, il ne peut pas pour autant jouir de tous les avantages de cette nouvelle condition. Ainsi empêché d'épouser une fille de hoore - qui par une telle union commettrait une mésalliance - il est contraint à se choisir femme parmi les filles d'affranchis, classe dans laquelle lui-même ne se reconnaît plus.

  1. Les hooro sont répartis en 3 différentes strates :
    Les tunkalemmu (princes qui ont vocation au règne)
    Le tunkalemme (pluriel tunkalemmu) l'est par naissance puisqu'il acquiert sa condition par son père qui en a lui-même hérité de son père. Tout hoore n'est pas éligible au rang de tunkalemme et ne peut donc, selon la logique stricte du système politique soninké, prétendre à la fonction de roi.

      les mangou
      Le mange (pluriel:. mangu) se définit toujours par rapport aux tunkalemmu. Il a deux fonctions dans la société :
      1. Une fonction de courtisan, c'est-à-dire de compagnon et de confident du chef, en temps de paix. Il sert aussi de conciliateur entre les diverses fractions des hooro en cas de différends. À ce titre, il est nécessairement présent à toutes les réunions du village ou du pays ;

      2. Une fonction de guerrier. D'origine kuralemme (guerrier), il est le bouclier du tunkalemmu et en période de guerre il prend la tête de l'armée.

      les moodini ou moodinu
      Leur origine remonte à l'implantation de l'islam en pays soninké (environ du XIe siècle). Ces lettrés musulmans, marabouts, provenant d'une lignée de moodinu ont toujours plus de légitimité et d'aura que ceux éventuellement plus érudits qui sont issus des familles maraboutiques moins anciennes.
  2. Le naxamala, l'homme dépendant, le casté
    À l'opposé du hoore se situe le naxamala, individu qui ne se suffit pas à lui-même. On distingue dans son groupe différentes catégories qui ont entre elles un ordre hiérarchique souvent implicite, parfois explicite. L'ordre de classification le plus courant en pays soninké est le suivant :

    1. les tago ou forgeron (sing. tage)
      Ils se consacrent au travail des métaux ; maître de la forge, du fer et du feu, on leur prête une puissance sur les êtres invisibles sans lesquels ils ne sauraient s'attaquer impunément au fer extrait des entrailles de la terre. On admire leur savoir-faire et on les craint pour leur puissance.
      Au sein des tago, on établit une distinction entre le forgeron qui travaille le fer et l'orfèvre ou le bijoutier ; cela n'entraîne pourtant aucune conséquence sociologique importante puisqu'on peut passer d'une pratique à l'autre par l'apprentissage.
    2. les sakko (sing. sakke)
      Ce sont les artisans du bois. On leur prête une puissance sur les arbres et sur les génies qui habitent la forêt. Ils sont les maîtres et les confidents de l'esprit des arbres, des djinns bons et mauvais qui les habitent.
    3. les jaaro (ou diaro, sing. jaare)
      Ces vrais divertisseurs publics sont les plus populaires des naxamalo. Ils sont musiciens et historiens. Bouche de la société ou griot, l'homme qui appartient à cette catégorie a pour instrument de prédilection originel le dondone (tambour d'aisselle). Il est le seul autorisé à exprimer publiquement, sans déchoir, tout ce qu'il veut.
        On note l'existence de quelques subdivisions au sein de cette catégorie de jaaro :
      1. 1. Les griots, originellement spécialistes des généalogies et des récits épiques : les gesero, dont l'instrument de prédilection est le gambare, instrument à cordes.
      2. 2. Parmi les groupes que l'on peut assimiler aux jare-griots, il y a les tagadinma : généalogistes exclusifs des forgerons , et les fina : généalogistes des griots et des non castés, placés à la dernière marche de l'échelle des griots. Les tagadinma utilisent exclusivement une sorte de tambour nommé jubure et les fina, réputés pour leur insolence, le gambare.
    4. es garanko (sing. garanke)
      Ce sont les cordonniers ; affectés à la préparation des peaux et des objets en cuir, ils pratiquent une endogamie relativement stricte.
      Signalons enfin que les tisserands, généralement catalogués en Afrique parmi les castés, ne se rangent pas parmi les naxamala ; ce métier est exercé communément par des captifs et par d'anciens captifs. Les mabo, d'origine pulaar, font aussi, pour les Soninké, office de tisserands.
  3. Les komo (sing. kome)
    Ce sont des captifs ou des descendants de captifs. Dans l'échelle des groupes statutaires, ils arrivent en dernière position. Ils constituaient jusqu'au début du XXe siècle, la force de travail principale en pays soninké. Chez les Soninké, il y avait beaucoup plus de captifs que d'hommes libres. Le système de production soninké, essentiellement agricole, était fondé sur une utilisation abondante de force de travail servile, qui permettait de maintenir la puissance de kagume et de dégager les surplus nécessaires aux cérémonies et aux dons.
    De tous les groupes statutaires, celui-là est le seul qui pratique une endogamie stricte.


http://www.soninkara.org/societe-sonink ... oninke.php
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Messagepar Gangoueus » Mar Juil 17, 2007 11:23 pm

Merci pour le lien Bathily. C'est très instructif. Toi, à quelle strate de la société soninké traditionnelle appartiens-tu (si ce n'est pas indiscret)?

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Messagepar hadamarémé » Mer Juil 18, 2007 1:45 am

Bathily Sempera a écrit:Le hoore désigne l'homme libre. C'est celui, qui, dans la hiérarchie sociale ne dépend de personne. Il est en position de supériorité. C'est celui qui fait dépendre les autres de lui, par la force et la ruse. C'est lui qui dans la société soninké a pour rôle de commander, distribuer, punir " (6).
Le terme " hoore " signifie dans le vocabulaire soninké, " pur, indépendant, juste ". Le hoore est avant tout celui qui sait tenir sa langue, qui ne ment ni ne vole. Il doit en outre être généreux et serviable, ne faire preuve ni d'égoïsme ni d'hypocrisie. Si ces critères moraux peuvent être l'attribut de toute personne de tout état, ils n'en font pas d'elle cependant, aux yeux de la société, un hoore au sens social et plénier du terme. Le hooraxu (état de hoore) s'acquiert par la naissance et se transmet de père en fils, ainsi que par le biais de l'anoblissement (hooronde) ou de l'affranchissement (bagandinde). Cependant, s'il est possible qu'un ancien [*]captif accède à l'état de hoore, il ne peut pas pour autant jouir de tous les avantages de cette nouvelle condition. Ainsi empêché d'épouser une fille de hoore - qui par une telle union commettrait une mésalliance - il est contraint à se choisir femme parmi les filles d'affranchis, classe dans laquelle lui-même ne se reconnaît plus.

  1. Les hooro sont répartis en 3 différentes strates :
    Les tunkalemmu (princes qui ont vocation au règne)
    Le tunkalemme (pluriel tunkalemmu) l'est par naissance puisqu'il acquiert sa condition par son père qui en a lui-même hérité de son père. Tout hoore n'est pas éligible au rang de tunkalemme et ne peut donc, selon la logique stricte du système politique soninké, prétendre à la fonction de roi.

      les mangou
      Le mange (pluriel:. mangu) se définit toujours par rapport aux tunkalemmu. Il a deux fonctions dans la société :
      1. Une fonction de courtisan, c'est-à-dire de compagnon et de confident du chef, en temps de paix. Il sert aussi de conciliateur entre les diverses fractions des hooro en cas de différends. À ce titre, il est nécessairement présent à toutes les réunions du village ou du pays ;

      2. Une fonction de guerrier. D'origine kuralemme (guerrier), il est le bouclier du tunkalemmu et en période de guerre il prend la tête de l'armée.

      les moodini ou moodinu
      Leur origine remonte à l'implantation de l'islam en pays soninké (environ du XIe siècle). Ces lettrés musulmans, marabouts, provenant d'une lignée de moodinu ont toujours plus de légitimité et d'aura que ceux éventuellement plus érudits qui sont issus des familles maraboutiques moins anciennes.
  2. Le naxamala, l'homme dépendant, le casté
    À l'opposé du hoore se situe le naxamala, individu qui ne se suffit pas à lui-même. On distingue dans son groupe différentes catégories qui ont entre elles un ordre hiérarchique souvent implicite, parfois explicite. L'ordre de classification le plus courant en pays soninké est le suivant :

    1. les tago ou forgeron (sing. tage)
      Ils se consacrent au travail des métaux ; maître de la forge, du fer et du feu, on leur prête une puissance sur les êtres invisibles sans lesquels ils ne sauraient s'attaquer impunément au fer extrait des entrailles de la terre. On admire leur savoir-faire et on les craint pour leur puissance.
      Au sein des tago, on établit une distinction entre le forgeron qui travaille le fer et l'orfèvre ou le bijoutier ; cela n'entraîne pourtant aucune conséquence sociologique importante puisqu'on peut passer d'une pratique à l'autre par l'apprentissage.
    2. les sakko (sing. sakke)
      Ce sont les artisans du bois. On leur prête une puissance sur les arbres et sur les génies qui habitent la forêt. Ils sont les maîtres et les confidents de l'esprit des arbres, des djinns bons et mauvais qui les habitent.
    3. les jaaro (ou diaro, sing. jaare)
      Ces vrais divertisseurs publics sont les plus populaires des naxamalo. Ils sont musiciens et historiens. Bouche de la société ou griot, l'homme qui appartient à cette catégorie a pour instrument de prédilection originel le dondone (tambour d'aisselle). Il est le seul autorisé à exprimer publiquement, sans déchoir, tout ce qu'il veut.
        On note l'existence de quelques subdivisions au sein de cette catégorie de jaaro :
      1. 1. Les griots, originellement spécialistes des généalogies et des récits épiques : les gesero, dont l'instrument de prédilection est le gambare, instrument à cordes.
      2. 2. Parmi les groupes que l'on peut assimiler aux jare-griots, il y a les tagadinma : généalogistes exclusifs des forgerons , et les fina : généalogistes des griots et des non castés, placés à la dernière marche de l'échelle des griots. Les tagadinma utilisent exclusivement une sorte de tambour nommé jubure et les fina, réputés pour leur insolence, le gambare.
    4. es garanko (sing. garanke)
      Ce sont les cordonniers ; affectés à la préparation des peaux et des objets en cuir, ils pratiquent une endogamie relativement stricte.
      Signalons enfin que les tisserands, généralement catalogués en Afrique parmi les castés, ne se rangent pas parmi les naxamala ; ce métier est exercé communément par des captifs et par d'anciens captifs. Les mabo, d'origine pulaar, font aussi, pour les Soninké, office de tisserands.
  3. Les komo (sing. kome)
    Ce sont des captifs ou des descendants de captifs. Dans l'échelle des groupes statutaires, ils arrivent en dernière position. Ils constituaient jusqu'au début du XXe siècle, la force de travail principale en pays soninké. Chez les Soninké, il y avait beaucoup plus de captifs que d'hommes libres. Le système de production soninké, essentiellement agricole, était fondé sur une utilisation abondante de force de travail servile, qui permettait de maintenir la puissance de kagume et de dégager les surplus nécessaires aux cérémonies et aux dons.
    De tous les groupes statutaires, celui-là est le seul qui pratique une endogamie stricte.

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Messagepar Bathily Sempera » Mer Juil 18, 2007 9:31 am

Gangoueus a écrit:Merci pour le lien Bathily. C'est très instructif. Toi, à quelle strate de la société soninké traditionnelle appartiens-tu (si ce n'est pas indiscret)?

Gangoueus


lol. je fais partie de ceux qu'on dit noble. mais la noblesse est bcp moins dans le titre que dans la personnalité et le caractère. avant on jouait bcp sur ça.
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Messagepar Gangoueus » Jeu Juil 19, 2007 1:51 pm

Bonjour Bathily,

Supposons que je sois soninké et que ma caste soit celle des komo.
Est-ce que tu accepterais une alliance matrimoniale avec moi?
Est-ce que ta famille l'accepterait?

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Messagepar Super Diamono » Mar Juil 31, 2007 2:07 am

Gangoueus a écrit:Bonjour Bathily,

Supposons que je sois soninké et que ma caste soit celle des komo.
Est-ce que tu accepterais une alliance matrimoniale avec moi?
Est-ce que ta famille l'accepterait?

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je ne parlerai pas pour bathily sempera mais ce n'est pas évident le mélange des genres sociétal.
c difficile de faire abstraction des considérations de la famille et de la société
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