Oubliées par l'Etat du Sénégal : Les populations de 65 villages du département de Bakel descendent dans la rue

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Oubliées par l’Etat du Sénégal : Les populations de 65 villages de Bakel descendent dans la rue
Arborant des brassards rouges et munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire leurs principales doléances, un millier d’habitants de l’arrondissement de Moudéry se sont donné rendez-vous hier à Bakel commune pour y battre le macadam. S’estimant oubliés par l’Etat, ces originaires de 65 villages protestaient, entre autres, contre la marginalisation du département de Bakel par les autorités du pays.

(Correspondance) – Ils étaient près d’un millier de personnes issues de soixante-cinq villages du département de Bakel, notamment de l’arrondissement de Moudéry, à se donner rendez-vous hier à Bakel commune pour y battre le macadam. Parmi elles, des jeunes, des femmes, des adultes et des vieux (pour la plupart des chefs de villages et présidents de communautés rurales) scandant : ‘Nous sommes fatigués, nous sommes morts. Tout va mal’. Il s’agit d’une marche organisée par le Collectif des villages de l’arrondissement de Moudéry.
Arborant des brassards rouges et munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire leurs principales doléances, les marcheurs ont sillonné les principaux axes de la ville de Bakel, de la station service ‘Shell’ au campement ‘Jikké’, en passant par la préfecture où leur mémorandum a été remis au maître des lieux. Selon Alassane Dia, le porte-parole du collectif, l’objectif de cette marche n’est pas de critiquer l’Etat, encore moins ses hautes autorités. Mais, dira-t-il, ‘il s’agit plutôt d’obtenir des réponses par rapport à certains projets et programmes et, de manière générale, d’attirer l’attention des autorités étatiques sur la situation de l’arrondissement de Moudéry’. Pour les programmes, il s’agit entre autres du projet hydroagricole de Bakel dont, indique M. Dia, les populations attendent le démarrage effectif après son lancement en 2005. ‘Ce projet, les populations du département de Bakel y tiennent beaucoup d’autant plus qu’il suscite un très grand espoir, car de par son caractère intégrateur, il devrait lever beaucoup de contraintes avec le désenclavement de la zone, l’aménagement de périmètres agricoles et la couverture sécuritaire de l’arrondissement’, lira M. Dia dans une déclaration signée par le Collectif des villages de l’arrondissement de Moudéry et remise au préfet du département.

En plus du démarrage effectif du projet, les marcheurs, par la voix de M. Dia, ont également demandé la mise en place du comité de pilotage regroupant tous les acteurs du projet et le transfert de Saint-Louis à Bakel de l’unité de gestion. Et, quelle que soit la position des bailleurs par rapport à ce projet, les organisateurs de la marche soutiennent que l’Etat doit assumer ses responsabilités pour que ce projet se réalise dans les meilleurs délais. Car, font-ils savoir, son impact socio-économique dépasse largement les limites du département de Bakel. Raison pour laquelle l’Etat doit faire des efforts pour que, soutiennent-ils, ce projet tant attendu par les Bakelois se réalise à l’instar des dépenses de prestige qui se font ailleurs, déclare Alassane Dia.

Les organisateurs de cette marche qui, en plus du collectif, a aussi enregistré la participation des populations des communes de Bakel et de Diawara, souhaitent une audience avec le président de la République pour que de plus amples développements soient faits, à cette occasion, sur les différents secteurs de la vie de leur contrée. Car ils disent ne pas accepter que leur département soit marginalisé par les autorités puisqu’il constitue une partie intégrante du pays.

Selon le porte-parole du Collectif des villages de l’arrondissement de Moudéry, la marche d’hier vise également à protester contre l’état d’oubli, de marginalisation du département de Bakel par les autorités du pays qui, à l’en croire, n’ont rien fait pour améliorer les conditions de travail et de vie des populations. Pour corrober ses propos, Alassane Dia a cité l’exemple de Moudéry où sur les 471 ha de terres cultivables, seuls 70 sont rendus propres à la culture.

Cette marche a coïncidé avec la grève des élèves du lycée qui réclament un professeur de mathématique pour les séries scientifiques et des tables-bancs et celle des agents municipaux.

EL H.Thiendella FALL
Wal Fadjri

Posté   le 03 Dec 2006   par   doudou

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