Mauritanie: Affluence des enfants à Sélibaby

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Partout on les croise, avec leur petits pots dans les rues, ou bien blottis les uns contre les autres, couchés sous les étals des grands marchés de la ville, sales, couverts de plaies, habillés de loques : ce sont Talibés. Le phénomène semble s’être démultiplié au cours des 5 dernières années, pour prendre une ampleur inquiétante.D’où viennent ces enfants ? Où sont leurs parents ? Comment en sont-ils arrivés là ? Que recouvre cette terrible réalité de la ville. Les élèves coraniques : ils étudient et mendient à des heures bien précises

  • – 6h30- 8h30 : mendicité
  • – 9h-10h : étude coranique
  • – 10h-midi : travail pour le maître
  • – Midi-14h : mendicité
  • – 14h30-17h : étude coranique,
  • – 17h-19h : travaux domestiques
  • – 19h-20h : mendicité

En principe il n’y pas d’étude les jeudis et vendredi. Les enfants des écoles coraniques mendient à heures fixes et ils le font pour pouvoir manger à leur faim
Si on pouvait transformer les écoles coraniques en Medressa

Par ce qu’une medersa est plus structurée, un peu comme une école publique avec un programme de matières profanes et l’enseignement du Coran; les élèves la plupart du temps sont hébergés chez leurs parents. Ces écoles seront affiliées au Ministère de l’Enseignement Fondamental et Secondaire. Une école coranique n’enseigne que le Coran ; l’enfant est tout a fait dépendant de son maître (marabout). Si l’enfant est confié au maître, celui-ci a droit de vie et de mort sur lui.

Les conditions de vie de ces enfants sont difficiles. 30% des élèves se nourrissent quotidiennement des produits de la mendicité et 32 % occasionnellement. Ils font nourrir le Maître qui d’ailleurs collecte les meilleurs mets qu’il s’approprie ; et puis il faut de l’argent pour payer les cotisations, car plusieurs Maîtres fixent des montants que les Talibés doivent rapporter par jour et gare à celui qui n’atteindrait pas le taux fixé, il sait ce qui l’attend et des fois ils se livrent même à des actes malsains pour se mettre à jour. En général, ils mendient après les cours, entre 10h et 12 H le soir entre 17h et 18 H, et la nuit entre 21h et 22h.

Les Talibés sont toujours intégrés à un petit groupe géré par un grand dans un esprit grégaire. On les retrouve devant les mosquées le vendredi, devant les gares routières, devant les restaurants, dans les marchés … Le talibé doit être soumis, courageux, ponctuel, très respectueux envers son maître qu’il doit vénérer. Les conditions de vie sont très dures : la journée est de 16 h en moyenne, sans loisir ni aucun moment ludique ; et ce qui est déplorable c’est qu’ils passent plus de 50 °/° de leur temps hors d’enseignement et dans des activités physiquement pénibles.

Du coup, l’enfant de l’EC s’aguerrit vite et devient ingénieux. Le maître coranique possède en général deux types de connaissance : la connaissance de  » bayane ( » public « , en arabe), qui permet d’enseigner le coran et ses disciplines relatives ; la connaissance  » siri  » qui lui permet des pratiques ésotériques et magiques, ou  » maraboutage  » en Afrique de l’Ouest (amulettes, divinations, etc.). et la plupart parmi eux ne comprend pas l’Arabe.

Les enfants mendiants sont effectivement très nombreux, cela est vrai et les facteurs qui conduisent à cet état des faits, c’est que les écoles coraniques ne sont pas subventionnées par l’état, comme les medersas ou les écoles publiques. Mais si toutes ces écoles coraniques se transformaient en Medressa, ce phénomène pourrait disparaître et d’un coup former ces enfants qui ne font que s’exposer inutilement aux différentes maladies provenant de la malnutrition, de la saleté. Sans compter d’autres qui empruntent d’autres chemins conduisant qu banditisme, à la délinquance juvénile et autres formes de comportements nuisible. Il est impérieux que la question des écoles coraniques actuelles soit étudiée et débattue en ateliers.

Posté   le 23 Apr 2007   par   biko

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