Mauritanie:Le henné, une obligation pour les nouvelles mariées

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APA – Nouakchott (Mauritanie) L’application du sur les mains et les pieds est un élément obligatoire du maquillage de la nouvelle mariée en Mauritanie, a constaté APA.

C’est pour cela que le métier d’application du henné est pratiqué par un grand nombre de femmes, généralement issues de la caste des forgerons connus pour leur doigté dans le décor et le traçage des figures géométriques.

Les salons de henné sont plus nombreux dans les grandes villes où le pouvoir d’achat est plus élevé, et plusieurs femmes spécialistes exercent souvent dans le même local.

La demande monte en flèche pendant la saison d’hivernage et les jours de fête, période préférée pour les noces, mais aussi à l’occasion des grandes cérémonies sociales ou politiques comme les jours de baptême, les campagnes électorales ou même les grandes invitations.

« Il existe deux méthodes d’application du henné », a déclaré à APA une spécialiste du domaine, Mreime Mint El Kebch, précisant que la première, dénommée « Seir » est ancienne alors que la seconde, connue sous les noms de « Zazou » ou « Seringue » est moderne.

Travaillant dans le secteur depuis 6 ans, Mint El Kebch explique qu’avec le « Seir » qui dure de 4 à 6 heures, le produit ne s’efface pas de sitôt, contrairement à la « Seringue », appliquée en 2 heures de temps, mais qui se détache rapidement.

Les tarifs sont variables en fonction des circonstances, des dessins appliqués et du niveau matériel et social des clientes.

Les formes géométriques les plus connues dans le henné à la Mauritanienne portent différents noms et des caractéristiques relatives notamment à ‘’Saggatt Simple’’ qui consiste à couvrir du produit la totalité des mains et des pieds ‘’Eddebye’’, généralement choisie par les nouvelles mariées, qui permet de couvrir les mains et une partie de l’avant-bras, les pieds et une partie des jambes. C’est le type le plus cher.

Les autres appellations sont ‘’Eteyar’’ qui consiste à couvrir uniquement une partie des mains et des pieds et ‘’Ettethwam’’ qui permet de couvrir les bouts des doigts des mains en plus d’une petite surface sur la paume.

A ces formes géométriques s’ajoutent deux autres qui portent des dénominations à connotation politique dont l’une est « Le Conseil Militaire » (en référence à la junte dirigeante) consistant à appliquer le produit sur 4 petites surfaces du pied.

La deuxième porte le nom de « Le Livre » (en référence à un projet lancé par l’ex président Maaouya Ould Taya) et veut que le henné soit appliqué sur un petit triangle au milieu du pied.

La préparation du henné implique plusieurs composantes essentielles dont le produit lui-même cultivé localement ou importé de l’extérieur ainsi qu’une substance dénommée « Meyssou » jouant un rôle déterminant dans la pigmentation en noir des mains et des pieds.

Ce fameux « Meyssou » importé d’Arabie Saoudite sent une odeur piquante insupportable pour beaucoup, notamment les personnes asthmatiques.

Les spécialistes de ce maquillage se servent aussi d’un jus de fruit du baobab aussi bien pour pigmenter que pour fixer les dessins sur les mains et les pieds ainsi que des bandes de plastiques collantes utilisées pour tracer les figures géométriques avant l’application du henné.

Il et difficile d’avancer un chiffre exact pour le nombre de femmes travaillant dans ce secteur qui ne compte aucune organisation associative, mais elles seraient plusieurs centaines dans la seule ville de Nouakchott.

« Je ne peux évaluer mon revenu mensuel puisqu’il fluctue très irrégulièrement de temps à autre », souligne Mint El Kebch, exprimant sa satisfaction dès lors que son métier lui procure une vie décente la mettant à l’abri du besoin vis-à-vis des autres.

Posté   le 30 Apr 2007   par   doudou

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