La liberté d’expression: les contradictions et l’hypocrisie de l’Occident

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La célérité avec laquelle le tribunal français de Nanterre a traité l’affaire Kate Middleton à poils nous interpelle. Les tabloïds anglais ont été particulièrement sévères vis-à-vis de la publication française qui a mis à nu leur royauté. Il n’en est pas jusqu’au «Sun », abonné pourtant à la provocation, à qualifier ces photos de «crime de haine ». L’union sacrée autour de l’honneur Buckingham Palace est renforcée par un jugement contre «Closer », le journal qui a osé montrer les seins d’une princesse. Pour une fois, royauté, presse et morale sont d’accord.

Nous osons espérer que les plaintes d’associations musulmanes sur les caricatures d’un journal satirique représentant le prophète Mohamed nu, dans une position dégradante, bénéficieront de la même célérité. La famille Windsor, héritière d’une monarchie séculaire, a obtenu réparation en quatre jours. Le prophète de l’Islam, qui constitue le socle des convictions de plus de 2 milliards de personnes depuis plus de 1 400 ans obtiendra-t-il réparation ? C’est tout le débat qui se pose aujourd’hui dans un Occident où la liberté d’expression est à géométrie variable.

Dans tous les cas, ces islamophobes qui se cachent derrière la liberté d’expression ne doivent pas être assimilés à l’Occident, à l’Amérique, à la France ou encore aux autres religions monothéistes. Souvent, il s’agit de mauvais films de série B, ou de journaux à la recherche du sensationnel qui savent que, dans notre monde consumériste, la transgression est le chemin le plus court vers la fortune et la célébrité. Charlie Hebdo n’a-t-il pas écoulé ses 75 000 exemplaires en un clin d’œil ?

Que l’on ne s’y trompe pas. Adopter une position de retenue par rapport à de telles provocations est le meilleur moyen de tuer dans l’œuf un business modèle qui repose sur la recherche effrénée du chiffre d’affaires par la provocation et la stigmatisation de l’autre. Quelle légitimité pourrait avoir les auteurs de telles caricatures quand ils ne représentent que leurs pulsions commerciales et rarement idéologiques ?

Les musulmans doivent le comprendre une bonne fois pour toutes. Le prophète n’a besoin de personne pour sa défense. Quelque soit la colère éprouvée suite à ces caricatures, il faudrait se rappeler que le dépassement de soi (L’Ijtihad) est le grand Jihad.

AbderrazzaK Sitaïl

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