Rencontre d’échanges des communautés à GABOU : Un gouvernement local pour la promotion des droits humains

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Au cours d’un panel organisé dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations locales, et en marge de la déclaration d’abandon des pratiques néfastes à la mère et à l’enfant, il a été décidé à Gabou la mise en place d’un gouvernement local  et le lancement d’un programme d’éducation parentale.
Gabou, village historique à 26 km de Bakel tire son nom d’un berger transhumant venant de Colento dans le Fouta. Maintenant peulh Sissibé, et Bambaras y cohabitent en menant des  activités agropastorales et le commerce transfrontalier. Ici, l’une des activités les plus en vue, et qui était fortement ancrée dans les traditions,  était l’excision des jeunes filles qui, selon Adja Sy la présidente du comité de gestion, « voyait la jeune fille frémir devant les objets tranchants souillés qui lui faisaient tordre de  douleur ». Pour ces communautés enracinées dans leurs us et coutumes, 2010 a été un tournant décisif avec l’installation du programme de renforcement communautaire de l’Ong Tostan.
Le panel de Gabou a été des moments d’échange et de partage avec comme soubassement les principes fondamentaux de la démocratie, l’application des droits de l’homme, les responsabilités civiques et individuelles dans la vie au quotidien. De grands changements dans l’amélioration des conditions de vie des populations sont ardemment souhaités. On peut citer, entre autres, nouveautés : le processus de résolution de problèmes individuels et collectifs dans la communauté, l’inscription au CI et à l’Etat civil, l’abandon de l’accouchement à domicile, la consultation post et prénatale, la cohésion sociale, la diminution des grossesses précoces, la création de caisses communautaires renforcées par l’assainissement et la propreté.

Coopération sous-régionale

Les opinions favorables sont constatées chez des Imams et notables comme l’a annoncé Bocar  Malick Sy  le chef de village qui s’est félicité entre autres des voisins et cousins maliens qui sont venus s’imprégner du processus. Pour le chef de village, cela est le témoignage des femmes mères et des jeunes filles sur les conséquences néfastes qui les ont poussées à suivre le mouvement et une opinion favorable sur la position de l’Islam qui garantit le droit à la santé, à la dignité humaine et sur la solitude particulière à l’endroit de l’enfant et à la femme.
Samba Cissokho, le chef du service régional du Développement communautaire, s’est félicité de la coopération sous régionale entre le Sénégal et le Mali qui met en exergue les bienfaits de la mère et de l’enfant. Au Mali, Ma Cissé souligne ce combat noble et déclare être venue s’inspirer de ce qui se fait au Sénégal car là-bas, chez elle à Koulikoro, comme partout au Mali, le taux d’excision est à 85%. De plus en plus, la région de Tambacounda est à la pointe du combat, dira Kalidou Sy le coordonateur national de Tostan qui a annoncé l’éducation parentale pour le suivi des déclarations d’abandon afin de les aider à mieux prendre en charge leur progéniture.
Pour sa part, le Président du conseil rural Diarra Diawara a annoncé sa volonté de mettre en place un gouvernement local, une sorte de caution morale qui va réunir les élus, les élèves, les services techniques de la santé et de l’éducation pour maintenir le cap dans cette localité qui savoure les bienfaits de la promotion de la mère et de l’enfant.

Source : le soleil

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