Sénégal : Ils sont fous ces toubabs ?

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Nous fêtons bientôt nos deux mois de voyage. L’ enthousiasme que l’on vous a fait partager au début est toujours autant d’actualité. Des paradoxes aussi, hein Mélanie ? Eh oui, tout n’est pas aussi simple que nos quelques articles..

Un pays de contraste, où l’on voit jouer des enfants au foot dans des tas d’ordures, ne considérant même pas cela comme des ordures, tellement elles font partie du paysage et font partie intégrante de la vie : une partie de la population s’y nourrit, y ramasse du compost ou des bidons, papiers, ferrailles pour la revente.

Un pays de contraste aussi, où quand on refuse un sac en plastique, on nous regarde un peu comme des extra-terrestres ; là, on devine, (à tort ?), un « décidément, ils sont fous ces toubabs ».

Un pays de contraste où l’on voit des paysans et paysannes laborieux, porter des bassines de 10 kg d’eau pour arroser des oignons qui finiront peut être leur destin à pourrir sur une charrette ou au fin fond d’ un marché. Pourquoi ne sont-ils pas vendus quand on voit dans les épiceries des sacs de 25 kg d’ oignons importés de Hollande ?

Un pays de contraste où du riz est cultivé, mais n’est pas toujours vendu par défaut de production mais aussi et surtout que son prix est plus cher que le riz importé de Thaïlande (coùt des intrants, semences et pesticides..).

Pays de contraste aussi, quand un projet pharaonique de rizière est prévue au Nord du Sénégal, le long du fleuve dont les maîtres d’œuvre sont « les Chinois ». Surpenant quand, paraîtrait-il, quelques années auparavant, le Cap vert avait signé pour un projet semblable un accord qui autorisait les Chinois à pêcher dans leurs eaux. En quatre ans, à pêcher jours et nuits, ils ont dépoissonné les côtes du Cap Vert. Que mangeront les Sénégalais, du Thieb à la sardine marocaine ?

Un pays de contraste qui regorge de ressources pour concocter de merveilleux jus exotiques, et où l’on se « régale » (pas nous) de sucreries aromatisés à l’ananas made in Algérie ou Singapore.

Du chauvinisme, du consommer locale à la grande heure de la mondialisation ? décidément, « ces toubabs sont fous »

Un pays de contraste aussi où un immense barrage de terre (qui a coûté des millions de F CFA) a été monté à coup de buldozer pour fournir de l’ eau à des populations isolées et éloignées du fleuve. Des fissures qui n’ont pas été colmatées, des troupeaux qui sont venus abîmer l’ouvrage malgré les multiples recommandations d’entretien des maîtres d’oeuvre. Maintenant, les habitants ont le choix entre aller chercher de l’eau à une dizaine de km, ou boire le fond d’eau qui finit de croupir au fond du barrage. Et puis, l’argent qui avait été réservé pour l’entretien de ce dernier, a été donné à un marabout qui passait…

De notre oeil d’occidental, tout cela est bien curieux, n’est -ce pas ? Pourquoi, se demande t-on ? Avec toujours cette même ferveur à disséquer la réalité, à prévoir, à anticiper…Tout ne roule pas toujours, et les chocs culturels ne font que commencer…

Nous étions et nous restons réjouis des projets qui marchent, qui avancent, en tout cas qui donnent espoir et sourire à ceux qui les portent, à ceux qui y participent !!!.

Sur l’entrée de la Chine en Afrique, quelques articles un peu vieux, du « Monde Diplomatique » :
Source: Agoravox

Posté   le 20 Apr 2009   par   doudou

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