Affrontement entre maliens et Burkinabés à Diyabougou : 6 morts et 37 blessés graves

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Le village aurifère de Diyabougou dans la communauté rurale de Sadatou a été le théâtre de violents affrontements tôt ce mercredi 6 mars 2013 vers 4 heures du matin. Pour venger leur compatriote Sorry Sanogo 28 ans tué à la sortie d’un bar par 4 Burkinabés, les maliens ont usé de toutes sortes d’armes blanches : haches, couteaux, barres de fer, gourdins et même des armes à feu comme des fusils de chasse pour s’attaquer aux Burkinabés.  Bilan : 5 morts et 37 blessés du coté des Burkinabés plus le malien tué. Ce qui fait un total de 6 morts.

Diyabougou, village chimérique à la mêlée des chemins est la dernière bourgade sénégalaise avant le Mali (100 mètres) et la Falémé, frontière malienne. Il se situe dans la communauté rurale de Sadatou dans l’arrondissement de Kéniéba, à 140 km de Kayes au Mali, à 125 km de Kédougou au Sénégal et à 320 km de Tambacounda au Sénégal. Les quelques 20 331 habitants ont aujourd’hui abandonné leur principale activité qu’est l’agriculture pour l’orpaillage. Avec cette euphorie suscitée suite à la découverte du site minier, il y a trois années, la population est confrontée à d’énormes problèmes qui tournent autour des réseaux routier, téléphonique, sanitaire, électrification et poste de gendarmerie. Malgré son existence, il y a 150 ans, le village est sorti de l’ombre, il y a juste trois années grâce à la découverte d’un gisement important d’or. Véritable meeting pot où se côtoie la quasi-totalité des nationalités de la sous région. Ce village regroupe 10 nationalités différentes (Sénégalais, Maliens, Burkinabés, Guinéens de Conakry, Mauritaniens, Nigérians, Ghanéens, Togolais, Camerounais, et des Guinéens de Bissau). La volonté commune de cette population qui partage le même territoire a un seul objectif : celui de retrouver chaque jour des pépites d’or pour s’enrichir.  Et c’est la tourmente à cause de l’insécurité grandissante qui y règne!

On semble entretenir une poudrière qui, lorsqu’elle explose un jour, risque de plonger toute la région orientale dans une totale insécurité. Des boutiques dévalisées, du matériel volé, des populations agressées voire persécutées dans ce site d’orpaillages traditionnels. La dernière en date remonte tôt ce mardi 5 mars aux environs de 3 heures du matin.

Il faisait 2 heures du matin selon quelques témoins qui se trouvaient dans un bar, c’est à la suite d’une altercation entre 4 ivrognes orpailleurs Burkinabés et un ivrogne malien Sorry Sanogo âgé de 28 ans que le bar man avait intimé aux ivrognes l’ordre de vider les lieux. Ces derniers décideront finalement de se retirer. Une fois devant la porte, il s’en est suivi des engueulades et des menaces de mort entre les Burkinabés et le malien. A en croire toujours les témoins, le malien Sorry Sanogo furieux, aurait tenté de répondre à la provocation en poursuivant les quatre Burkinabés. C’est ainsi qu’il a été pris à partie par les Burkinabés qui lui ont donné quatre terribles coups de couteau au dos et au ventre. Sorry Sanogo tombe à la renverse. Il vomissait du sang et était dans un piteux.

Les éléments de la gendarmerie de Bakel ne tarderont pas à descendre sur les lieux pour rétablir l’ordre et procéder au constat. Le corps sans vie de Sorry Sanogo a été acheminé à la morgue du district sanitaire de Kédougou. Deux des meurtriers du malien ont été neutralisés alors qu’ils tentaient de prendre la fuite. Les deux autres fugitifs sont activement recherchés. Tôt ce mercredi 6 mars 2013, les maliens, pour se venger de leur compatriote tué par les 4 burkinabés battent le rappel. Aux environs de 4 heures du matin et profitant de la retraite des forces de sécurité qui patrouillaient aux alentours, les maliens ont convergé vers le quartier des Burkinabés qui dormaient tranquillement dans leurs « gnaffa ».

Armés de gourdins, de pierres, haches, couteaux, barres de fer, et même des armes à feu comme des fusils de chasses, les maliens ont tué 6 Burkinabés avant de blesser  37 parmi les Burkinabés.  Pour clamer les populations maliennes en furie, les hommes de l’adjudant chef Arouna Diop se sont déportés aussitôt sur les lieux mais les maliens avaient déjà traversé la frontière pour se retirer chez eux au Mali. Les blessés et les corps sans vie ont été acheminés au district sanitaire de Kédougou. Les relations entre les deux communautés sont si conflictuelles qu’il persiste depuis la découverte de l’or dans cette bourgade une tension permanente et fait de cette localité une poudrière qui peut exploser à tout moment. Les affrontements de ce mercredi ne sont qu’une épisode des affrontements sporadiques que se livrent deux communautés sœurs unies pourtant pour une même langue et une seule religion. Pour l’heure la gendarmerie vaille au grain à Diyabougou, Sambrambougou, Diakhali, Tenkoto et Douta.

Source : Tambacounda.info

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