Mauritanie: «Nous voulons créer une coordination internationale Soninké », Cheikh Sidya Tandian

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ALAKHBAR (Nouakchott)- «Nous voulons, au sortir du festival, mettre en place une coordination internationale », a déclaré le président de l’association mauritanienne pour la promotion de la langue et de la culture . répond aux questions de Alakhbar à 72 heures de l’ouverture de la 3ème édition du à Nouakchott.
Alakhbar : Quels sont les pays qui participent au festival?

Cheikh Sidya Tandian: Nous avons le Sénégal, le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Gambie et les diasporas de France, d’Amérique, d’Espagne et d’Egypte.

Alakhbar : Un festival suffirait-il pour faire la jonction entre les Soninké de l’extérieur et ceux de la diaspora ?

Cheikh Sidya Tandian: Cela ne peut certainement pas suffire eu égard aux enjeux et perspectives, mais avec la rencontre festive nous pensons pouvoir créer un noyau dure de réflexion qui va continuer le travail.

Alakhbar : qu’est ce qui distingue cette 3ème des précédentes?

Cheikh Sidya Tandian : Les deux premières éditions n’ont été que des rencontres festives. On se rencontrait pour débattre de certains thèmes et se séparait sans même prendre de notes. Cette fois, nous voulons, au sortir  du festival,  mettre en place une coordination internationale Soninké. Cette coordination prendra en charge tous les éléments auxquels nous pensons, notamment la création d’une fondation pour continuer les fouilles de qui était le vestige de et la création de maisons d’édition et de recherche sur les Soninké. Malheureusement, jusqu’à présent,  les Soninkés sont l’un des peuples sur lequel on a le moins écrit. Nous pensons aussi que nous avons eu sommes d’expérience à partager avec les autres, compte tenu de notre antériorité historique, de la place que nous avons occupée avec et des relations tissées avec l’extérieur depuis cette période.

Alakhbar : Vous parler d’encrage des valeurs Soninké. Quelles sont ces valeurs ?

Cheikh Sidya Tandian: Le Soninké, c’est quelqu’un qui  apprend à se suffire à lui-même, qui ne compte pas sur autrui. Se serait peut être trop de présomption vous me direz, mais le Soninké a honte qu’on le traite de voleur, de criminel, de parjure ou de mécréant. Ce sont toutes ces valeurs-là qui ont fondé un peu la personnalité du Soninké, ce qui fait qu’à chaque fois qu’un Soninké se présente, on dit :  » Ce sont des gens sérieux, des gens laborieux etc. » C’est l’ensemble donc de ces valeurs qu’il faudrait encrer et maintenir en nous.

Alakhbar : En mettant en exergue l’identité Soninké ne risque- t- on pas  creuser le fossé intercommunautaire et retarder la marche vers l’Etat-nation?

Cheikh Sidya Tandian: Votre question me plait doublement, parce que je faisais référence à l’empire du Ghana qui a été un model de structuration et d’organisation  aussi bien administratif, militaire, qu’économique. Cet ensemble s’est créé et il s’est perpétué pendant des siècles. Et au sein de cet empire plusieurs communautés cohabitaient en toute quiétude. Donc, nous pensons que l’expérience Soninké, cette identité Soninké à laquelle vous faites allusion, peut servir de model pour resserrer davantage les liens entre les communautés.     

Source :alakhbar.info

 

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