Immigration: Un malien sans papiers poursuivi par la police française qui s’est jeté dans la marne est mort – Communiqué du CRAN

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CRÉTEIL (AFP) — L’homme décédé vendredi après s’être jeté dans la Marne à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en fuyant un contrôle de police à la station RER, se trouvait en situation irrégulière, a-t-on appris samedi auprès de Bernard Tomasini, préfet du Val-de-Marne.

L’homme âgé de 29 ans, de nationalité malienne et résidant à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), était depuis janvier dernier sous le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière délivré par le préfet de Seine-Saint-Denis, a précisé à l’AFP M. Tomasini.

Lors d’un contrôle des titres de transport à la gare RER de Joinville-le-Pont par le personnel de la RATP accompagné par la Brigade anti-criminalité, ce Malien, célibataire, a présenté une carte Navigo mais sans document d’identité. L’homme a pris la fuite quand les policiers ont voulu vérifier son identité dans leur fichier, a poursuivi le préfet.

Les agents l’ont poursuivi sur environ 400 mètres avant qu’il ne se jette depuis la passerelle dans la Marne.

La Brigade fluviale des sapeurs-pompiers a recueilli l’homme inconscient, en choc cardiaque, avant de le transporter à l’hôpital Lariboisière à Paris, où il est décédé vendredi après-midi, avait indiqué la veille une source judiciaire.

Une enquête a été confiée à l’Inspection générale des services (IGS, « la police des polices »), comme c’est le cas systématiquement lorsqu’il y a un mort.

Samedi, des sources proches du dossier soulignaient que les policiers n’étaient pas au contact de l’homme lorsque ce dernier s’est jeté dans la Marne et qu’a priori, le contrôle de son titre de transport s’était effectué normalement.

La mort de cet homme a suscité diverses déclarations d’associations, demandant au gouvernement, à l’instar de Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile, un moratoire sur les mesures d’éloignement.

Samedi, lors de la manifestation nationale à Paris contre la politique d’immigration du gouvernement à l’appel des collectifs de sans-papiers et de RESF (Réseau éducation sans frontière), nombre de participants ont dénoncé « une politique qui tue » en référence à la mort de ce jeune malien.

RESF a appelé dimanche à un rassemblement à la gare RER de Joinville-le-Pont pour un dépôt de gerbe en hommage à ce sans-papiers.

L’association malienne des expulsés (AME) a dénoncé samedi la politique d’immigration de la France qui, selon elle, « viole les droits des migrants », après la mort vendredi d’un Malien en situation irrégulière qui s’était jeté dans une rivière pour échapper à un contrôle de police.

Communiqué du Cran

Un jeune homme de 29 ans pourchassé par la police a été retrouvé mort après une chute dans la Marne. Il est mort à l’hôpital des suites d’un arrêt cardiaque.

Le gouvernement insiste trop lourdement sur une chute volontaire alors qu’aucun témoignage ne le confirme. Cette précipitation à annoncer la cause d’un décès est plus que suspecte alors même que l’Inspection générale des services a diligenté une enquête dont les résultats ne sont pas connus.

Que craint le gouvernement ?

Ce nouveau drame est l’une des conséquences directes des honteux quotas d’immigration instaurés par le président de la République et mis en place d’une main de fer par M. Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire.

Le CRAN appelle le gouvernement à renoncer à ces indignes quotas d’êtres humains qui conduisent les policiers à multiplier les contrôles au faciès dans les restaurants, les foyers, les transports en commun, sur les chantiers, et partout ailleurs afin de parvenir au chiffre fatidique de 25.000 expulsions par an fixé par le président de la République.

La pression sur les préfets, les policiers et les gendarmes pour qu’ils atteignent des objectifs chiffrés ne pouvait qu’aboutir à la multiplication des contrôles au faciès.

Ces contrôles au faciès perturbent la vie des personnes d’apparence noire, arabo-maghrébine ou asiatique qui sont l’objet du zèle des policiers pour atteindre leurs quotas. Dans ces conditions de nouveaux drames sont hélas à prévoir.

Le CRAN dénonce la pratique illégale des contrôles de police qui ne se fondent pas sur des actes délictueux ou sur une réquisition de la Justice.

Le CRAN exige l’arrêt immédiat des contrôles au faciès et demande au gouvernement d’informer sans délai nos concitoyens sur les chiffres de ces contrôles qui sont en augmentation exponentielle.

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Posté   le 06 Apr 2008   par   doudou

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