Bobigny. Un couple franco-malien poursuivi pour esclavage domestique sur une enfant Malien

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Une jeune Malienne, mineure au moment des faits, va se retrouver, vendredi, au centre d’une affaire d’esclavage domestique dans laquelle est jugé un couple de Franco-maliens. Ils encourent entre deux et sept de prison et 200.000 euros d’amende.

Rose (prénom d’emprunt) est arrivée en France avec de faux papiers en 1997. La fillette était alors âgée de onze ans et accompagnait Aïssata et Mamadou S. C’est ce couple qui aurait soumis l’enfant à des conditions de travail indignes jusqu’en 2006.

Les époux nient les faits

Propriétaires d’un pavillon à Bondy, au nord de Paris, les deux époux, qui avaient été placés en garde à vue en 2006 puis libérés, nient les accusations d’esclavage domestique.

Le 4 septembre 1997, Rose arrive dans le pavillon du couple S. à Bondy. « Elle (Mme S.) m’a dit que je devais tout faire: nettoyage, repassage, préparer le repas, m’occuper des enfants, les amener à l’école, donner le bain. Je n’ai pas posé de questions », poursuit Rose.

Rose dit n’avoir reçu en retour qu’humiliations, injures, remontrances et menaces. « Elle disait que c’est grâce à elle que j’étais là, que sans elle je serais une bonne à Bamako, que je lui devais encore l’argent du billet d’avion, que je ne devais parler à personne parce que je n’avais pas de papiers, sinon on me renverrait au Mali », se remémore Rose, âgée aujourd’hui de 23 ans.

Les quatre enfants S. « me traitaient de gorille. Quand ils voyaient des animaux dans un journal ils disaient que c’était moi et ma famille », se souvient Rose.
M. S. ? « Il n’était jamais là. Il est chauffeur de taxi. Quand il était là, il disait à sa femme de me ramener au Mali parce que je ne travaillais plus ».

« Je ne voulais pas admettre que ce qui m’était arrivé était anormal »

En 2006, Rose a 20 ans. Elle fait la connaissance d’une voisine à qui elle raconte son histoire. Celle-ci la dirige vers des associations. « Au début je ne voulais pas admettre que ce qui m’était arrivé était anormal », explique Rose.
Elle porte plainte.

Trois ans plus tard, Rose, qui prépare un CAP de fleuriste et vit dans un foyer de jeunes travailleurs à Suresnes (Hauts-de-Seine) dit apprendre la « vie de toutes les jeunes filles ». « J’ai une liberté, je ne laisserai plus personne m’en priver », assure-t-elle.

Poussée par SOS Esclaves

Rose a obtenu une carte de séjour temporaire. « Toute cette histoire est partie du fait que Rose voulait des papiers. Elle est poussée par une association (SOS esclaves, dont la vice-présidente est maître Anick Fougeroux, l’avocate de Rose, ndlr), qui veut faire son show », estime M. Bekel.

Rose a par ailleurs engagé une procédure auprès du Conseil de prud’hommes de Bobigny contre les époux S. pour réclamer neuf ans de salaires.
http://www.maliweb.net/

Posté   le 17 Oct 2009   par   doudou

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