Mokobé : Déjà sorti en France et disque d’or en Europe : L’album « Mon Afrique » de Mokobé sort aujourd’hui au Mali

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Mokobé : Déjà sorti en France et disque d'or en Europe : L'album -Mon Afrique- de Mokobé sort au MaliSorti le 11 juin dernier à Paris, l’album « Mon Afrique  » du rappeur franço-malien, Mokobe sortira officiellement ce vendredi 4 janvier dans notre pays. Rappeur de la deuxième génération, membre influent du Groupe 113,  Mokobe est un artiste très engagé dans le combat contre la politique d’immigration de la France et les mauvais traitements infligés aux Africains dans ce pays. Il révolutionne le hip-hop français avec ce premier album en solo, qui est déjà disque d’or sur le marché européen.

La voix de ce jeune rappeur d’origine de 31 ans est déjà bien connue des Maliens, car il a chanté avec le groupe ivoirien Magic System et est membre du célèbre groupe de rap français le 113. Mokobe Traoré est aussi connu des mélomanes maliens grâce au morceau Mali Ba, qu’il a enregistré avec la diva de la musique malienne Oumou Sangaré. Mokobe a été révélé au grand public en 2000, lors d’une soirée des Victoires de la musique au cours de laquelle il a remporté deux distinctions. Jusqu’à cette nuit-là, mêmes ses parents ignoraient ses qualités de musicien.

« Mon Afrique », disponible sur le marché français depuis le mois de juin dernier, vient ainsi couronner cet enfant d’immigré qui a préféré s’identifier à son continent d’origine. Actuellement en visite au Mali, où il a passé les fêtes de fin d’année, Mokobe a animé un point de presse, le vendredi 28 décembre au restaurant la Savane, pour présenter son album, qui sort officiellement en cassette au Mali ce vendredi.

« Mon Afrique » est un mélange d’authenticités, avec les sons des banlieues, le coupé – décalé et la tradition africaine. D’ailleurs, une pléiade d’artistes ouest-africains et français l’ont suivi dans cette aventure. Ainsi, le disque comporte différents titres réalisés avec Salif Kéïta, Youssou N’Dour, Viviane N’Dour, Amadou et Mariam, Sekouba Bambino, Tiken Jah Fakoly, Babani Koné, Diam’s, Seun Kuti, DJ Lewis…A travers ce premier album solo, l’artiste a voulu marquer sa dualité, réaffirmer son africanité et ramener, quelque part, le rap à son origine noire. « Africa is the future » (l’Afrique est le futur), telle est la conviction qui anime Mokobe qui souhaite, avec « Mon Afrique », réconcilier la rue avec ses pratiques ancestrales, le rap et les musiques traditionnelles africaines, le père et le fils.  Sur la pochette de l’album, on voit un Mokobe debout sur la mer entre l’Arc de Triomphe de Paris et la mosquée de Djingarey ber de Tombouctou. Manière pour lui d’exprimer son appartenance à la France (où il est né) et au Mali, d’où ses parents sont partis.

Pour ce jeune rappeur qui ne cache jamais son africanité, il est important de mettre le Mali devant toute chose. « J’avais été invité par le fils du président de Guinée Equatoriale à passer mes vacances dans ce pays et à y animer un concert géant. Mais j’ai préféré passer mes vacances au Mali, comme d’habitude  » nous a-t-il expliqué. A travers cet album, tient-il à souligner, il s’agit de faire une ouverture entre le hip-hop français et des artistes africains dont certains sont très célèbres en France mais peu connus dans le monde du hip-hop.

« L’immigration est une catastrophe. C’est une ingratitude envers les Africains et surtout contre les Maliens, qui ont contribué à construire la France et l’Europe. Contrôles d’identité, refus d’entrées sur le territoire, expulsions, c’est un combat qu’il faut mener pour qu’on puisse nous respecter  » a affirmé sans ambages Mokobe, artiste très engagé contre la politique d’immigration choisie prônée par le gouvernement français actuel.

D’ailleurs il interpelle celui-ci dans une chanson « Nuit des flammes », interprétée avec Diam’s et qui traite de l’enquête promise après l’incendie, dans la nuit du 25 au 26 août 2005, d’un immeuble insalubre du boulevard Vincent-Auriol dans le 13ème arrondissement de Paris qui a fait 17 morts dont 14 enfants, majoritairement des Maliens. « Quand je fais un morceau, c’est avec le cœur, pour faire bouger les choses. Autant je parle de choses sérieuses, autant je parle des drames. Je dirais que mon album va du rire aux larmes  » a expliqué l’orateur. Mokobe est convaincu que son engagement dérange et, souvent, il est même boycotté à certains niveaux dans le monde musical en France.

Mais, quoi qu’il en soit, l’artiste promet de continuer sur cette voix et espère, avec cet album, ouvrir les esprits. Car Mokobe est très fier d’être cité par le magazine AM parmi les 50 personnalités les plus influentes du continent africain, aux côtés de célébrités comme Nelson Mandela, Abdou Diouf, Aminata Dramane Traoré et Youssou N’Dour.

Alou B HAIDARA

Posté   le 07 Jan 2008   par   Fatou, une Soninké

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