La désertfication des villages Soninké

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La est considérée dans le milieu Soninkara comme l’une des problématiques environnementales les plus préoccupantes. Elle a engendré les terribles sécheresses qui continuent de sévir en Afrique sub-saharienne. Par , on entend la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. Cette dégradation environnementale affecte directement des milliers d’hectares et menace beaucoup de localités  ainsi que leurs moyens de subsistance. Jadis dans les villages de Soninkara, les habitants tiraient leur substance de la savane. Ils construisaient leurs habitations, leurs clôtures avec le bois issu de la savane.

Quand on en discute avec les anciens des villages, ils parlent avec regret de ces temps où le bois était abondant, la faune riche et le paysage verdoyant. Il pleuvait beaucoup plus et parfois même, il y avait des inondations. Le gibier n’avait pas encore disparu et les chasseurs ne revenaient jamais bredouille. En ces temps, les paysans soninké n’avaient pas besoin de cultiver de grandes surfaces pour faire de bonnes récoltes car la terre était riches et généreuse. Il y avait la savane avec ses grands arbres qui faisaient écran quand l’harmattan soufflait. Les guérisseurs n’avaient pas besoin d’aller loin pour trouver les plantes médicinales dont ils en avaient besoin. La savane était peuplé et vivant. On y rencontrait facilement des lions, des hordes d’hyènes, des antilopes, des buffles, des éléphants et toute sorte d’oiseaux. Hélas ! Les choses ont beaucoup changé depuis la de 1975 . Quand on pose la question: quelle est la cause de tout ce bouleversement ?
La désertification sub-saharienne

  • Les réponses s’articulent sur trois critères qui interagissent. Les uns affirment que c’est la désertification qui est est à l’origine de ce bouleversement. Il y a une certaine croyance chez les qui dit que la pluie tombe grâce à la présence de la faune et de la végétation. Si on suit ce raisonnement, cela signifie que le manque de pluie est la conséquence directe de la steppisation de la végétation. Il y a du vrai dans cet affirmation car on sait que l’évaporation des forêts et des eaux donnent naissance aux nuages qui peuvent emmener la pluie. Les personnes qui donnent cette réponse pensent que l’action de l’homme n’a pas été déterminant dans la désertification des forêts. Ils avancent comme arguent le fait que les populations Soninké se sont toujours servies des ressources forestières et la savane n’a jamais reculé d’un pas, au contraire. Tandis que maintenant, les gens se sont tournés vers des produits de substitution…
  • Les seconds, au contraire des premiers affirment que ce sont les agressions répétées de l’homme qui est à la cause de la fragilisation de la végétation. Ce qui a donné un avantage certain à l’avancée du désert. Pour eux, les arbres et arbustes retenaient les sols et faisaient écran de protection contre l’érosion. Le fait de couper les arbres a incontestablement contribuer à l’érosion des sols et contrait les animaux sauvages d’aller toujours vers le sud où ils peuvent vivre.
  • Enfin les derniers pensent que la désertification est l’action combinée de l’homme et des cycles de sécheresse. Pour eux, le reboisement et le respect de l’environnement est la seule voie possible pour freiner l’avancée du désert. Certaines expériences de reboisement ou d’interdiction de couper les arbres ont permis à la végétation de pousser et on a même assisté au retour de certains animaux qui étaient partis vers le sud.

Pluies rares, brutales, irrégulières, imprévisibles

Le Sahel est une région aride où la saison des pluies est courte, de juin à septembre. Depuis les années 1970, les épisodes de sécheresse se sont multipliés. Lorsque les pluies ne sont pas au rendez-vous, ce sont toutes les récoltes qui se trouvent amoindries, forçant les paysans à vendre leurs biens ou à partir en ville pour chercher leur subsistance. Au cours des trente dernières années, on estime à des centaines de milliers de km² de terres cultivables ont disparus, recouverts par le désert.

Les ressources en eau sont limitées au Sahel. Les hommes se sont naturellement installés autour des fleuves, des lacs, des marigots. Aujourd’hui, les fleuves Sénégal et Niger sont menacés d’ensablement. Avec la désertification, il n’y a plus de barrières pour stopper le sable qui se dépose dans son lit. A Diawara, une localité au Gadiaga du Sénégal, le marigot qui se situe à côté de la montagne risque de disparaître car il est ensablé à moitié. La pluie érode les sols et déposent le sable dedans. Il y a 40 ans, le fleuve Niger était navigable de juillet à janvier, aujourd’hui seule une courte période, de fin octobre à fin janvier, subsiste. Moins d’eau, c’est moins de ressources pour cultiver les champs et faire boire les cheptels.Lorsqu’il pleut au Sahel, l’herbe pousse et les innombrables troupeaux de bovins et d’ovins s’en nourrissent.

Parfois, les pluies sont peu abondantes, voire nulles comme entre les années 1968 et 1975. Alors, très vite, la situation devient tragique. Le sol argileux se craquelle, les points d’eau s’assèchent et le bétail, assoiffé, meurt. Pour ne pas mourir de famine, les populations s’exilent. Le climat redevient ensuite humide pendant une dizaine d’années jusqu’à ce que la sécheresse recommence, pire que la précédente. Les sécheresses du Sahel se produisent plusieurs fois par siècle. Le surpâturage, qui s’accroît à mesure que la population augmente, contribue à les rendre de plus en plus meurtrières. L’homme, qui est encore ignorant et impuissant devant les changements climatiques de grande ampleur, sait, en revanche, que sa responsabilité dans les grandes catastrophes de ce type joue un rôle de plus en plus important.

Les facteurs de la désertification sont d’abord d’ordre climatique, liés à des sécheresses prolongées dues à des oscillations climatiques. Les autres causes sont d’origine humaine. N’importe quelle région du globe peut se transformer en désert si elle perd son écran nuageux. Il en résulte une raréfaction des pluies pendant plusieurs années, l’homme, la chaleur et le temps font le reste. Une contrée, même en climat sec, peut entretenir naturellement une végétation considérable. Ainsi, les racines protègent le sol, entretiennent l’eau et préservent de l’érosion la zone boisée.

Peu à peu, la mise en culture des plaines et le déboisement des pentes détruisent les racines et exposent le sol dépouillé à l’érosion. A cela il faut ajouter l’agriculture intensive, qui détruit la productivité des terrains plats, qui sont alors abandonnés aux troupeaux. La stérilité gagne même les coteaux les plus abrupts, et les sols ravinés deviennent impropres à toute culture. Le bétail se déplace vers les sommets, accélérant et augmentant le processus de l’érosion. Bientôt, la région ne peut plus nourrir le plus gros bétail, tels les bovins ; ensuite, moutons et chèvres achèvent la dégradation. Le désert et la désolation s’installent.

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