Les obsèques nationales d’Aimé Césaire

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Plusieurs milliers de personnes avaient pris place dans les tribunes du stade de Dillon où un « hommage culturel » a été rendu au poète de la «  ». Beaucoup sont venues en famille pour dire adieu à Aimé Césaire.

La cérémonie a débuté par un hommage de Pierre Aliker, compagnon d’Aimé Césaire au sein du Parti progressiste martiniquais.

De nombreuses personnalités, notamment le chef de l’Etat, Nicolas , accompagné de plusieurs ministres -Michèle Alliot-Marie et Christine Albanel- se sont recueillis devant son cercueil. Une délégation du PS -François Hollande, les ex-premiers ministres Pierre Mauroy, Laurent Fabius et Lionel Jospin – ainsi que Ségolène Royal, était présente. Le président du Modem, François Bayrou, a fait lui aussi le voyage de Fort-de-France.

Plusieurs représentants de pays étrangers participent aux funérailles: le ministre sénégalais de la Culture, Mame Biram, et le premier ministre de l’île voisine de la Dominique, Skerrit Roosevelt.

A son arrivée dimanche à Fort-de-France, le président Nicolas Sarkozy a estimé que « tous les Français se sentent aujourd’hui Martiniquais dans leur coeur ». «  fut le défenseur infatigable de la dignité humaine et du respect des droits de l’homme », a souligné Nicolas Sarkozy dans une déclaration à l’aéroport de la ville, en célébrant « un être universel » et « l’un des symboles de la lutte pour le respect des peuples ». « Je suis venu dire à la Martinique que la France entière partage sa douleur, que c’est la Nation toute entière qui est en deuil ». « La principale leçon de son action est probablement cette certitude que les véritables avancées de la liberté et de la dignité ne se décrètent pas, qu’elles  se conquièrent par le sens de la responsabilité », a-t-il dit. M. Sarkozy a salué « l’homme de lettres », l' »homme politique de conviction » et l' »homme de liberté ».

Un hommage culturel
Les cérémonies prennent la forme d’un « hommage culturel », avec la lecture de textes de l’auteur de « Cahier d’un retour au pays natal » par des écrivains et comédiens antillais et africains. « La volonté du président de la République est que le format et le style de l’hommage répondent aux souhaits de la famille, avec la conscience qu’Aimé Césaire aurait voulu quelque chose d’extrêmement simple », a indiqué le secrétaire d’Etat à l’outremer, Yves Jégo.

Après la cérémonie, des milliers de personnes ont accompagné le poète jusqu’au cimetière. A pied derrière le corbillard, parmi chants et applaudissements, des Martiniquais de tous âges, souvent vêtus de blanc, ont escorté son cercueil. Sur sa tombe, des mots choisis par le poète lui-même, tirés de son « Calendrier lagunaire »:

« La pression atmosphérique ou plutôt l’historique
« Agrandit démesurément mes maux
« Même si elle rend somptueux certains de mes mots ».

Pas de Panthéon pour Césaire
Interrogé sur le souhait évoqué par plusieurs responsables politiques d’un transfert de la dépouille du poète au Panthéon, il a estimé que l’idée ne correspondait « pas du tout aux souhaits de la famille et des Martiniquais ». L’hommage de la Nation rendu au poète est une cérémonie extrêmement rare pour un écrivain. Depuis le XIXe siècle, un tel hommage n’a été rendu qu’à Victor Hugo, Paul Valéry (1945) et Colette (1954). En 1885, un million de personnes avaient suivi à travers Paris le transport de la dépouille de Victor Hugo.

Posté   le 21 Apr 2008   par   Madibiramu

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