Pour obtenir le droit d’asile en Belgique: Des sans-papiers déclarent être persécutés au Sénégal pour leur homosexualité

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L’insécurité en Casamance ne prospérant plus en Europe pour les Sénégalais demandeurs d’asile, certains d’entre eux ont changé leur fusil d’épaule en s’estimant persécutés au Sénégal à cause de leur homosexualité. Et avec les réactions violentes provoquées par le mariage gay relaté par le magazine Icône, un tel motif va prospérer chez les demandeurs d’asile.Pour bénéficier d’un droit d’asile en Europe, des Sénégalais avancent le motif qu’ils sont persécutés au Sénégal à cause de leur homosexualité qui y est un délit puni par la loi et stigmatisé par la société. C’est le subterfuge trouvé par A. D. C. qui a séjourné en situation irrégulière en Italie pendant des années sans obtenir le sésame, et qui a décidé de s’installer en Belgique où il a déposé un dossier de demande d’asile. Notre interlocuteur, âgé d’environ 35 ans, espère que sa demande sera acceptée. D’autant que M. D., aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années, a obtenu un droit d’asile pour les mêmes motifs.
Et il a réussi à obtenir un travail à Bruxelles où il vit désormais. Tout comme B. M., âgé d’environ 40 ans, qui se dit heureux d’avoir décroché une carte de séjour en Belgique après avoir séjourné en Espagne, en Italie et en France. Sur un ton confidentiel, notre interlocuteur assume son choix : ‘En avançant mon homosexualité comme motif de ma persécution au Sénégal, je l’ai fait en toute conscience et je l’assume’. Avant de faire remarquer que cette pratique n’a pas cours qu’en Belgique : ‘En Espagne, en Italie, en France…, certains Sénégalais, pour solliciter un droit à l’asile, mettent en avant leur homosexualité, maintenant que la crise casamançaise ne prospère plus comme c’était le cas au moment où les exécutions extrajudiciaires faisaient légion en Casamance.’
Mais d’après les confidences recueillies auprès d’un Sénégalais rencontré à l’Office des étrangers à Bruxelles, la pratique ne date pas d’aujourd’hui. D’après lui, depuis que la survenue de l’alternance qui a coïncidé avec une accalmie dans la crise casamançaise, beaucoup de demandeurs d’asile sénégalais avancent leur homosexualité comme motif de persécution pour avoir le droit de rester en Europe. Mais, prédit-il, ‘les réactions violentes provoquées au Sénégal par le mariage des homosexuels vont constituer du pain béni pour ces demandeurs d’asile parce qu’elles feront tomber le scepticisme dont faisaient jusqu’ici preuve les administrations française, espagnole et italienne face à de telles demandes qu’ils considéraient, la plupart du temps, comme fantaisistes’.

Il ressort des différents témoignages que les candidats au droit d’asile, dès leur arrivée en Belgique, introduisent une demande à l’Office des étrangers. Une lettre dans laquelle, ils expliquent leur vie et leurs motivations. Ils sont ensuite placés dans des centres fermés en attendant l’examen de leurs dossiers. Il arrive que certains d’entre eux voient leurs demandes rejetées tandis que d’autres se voient accorder le sésame, à savoir le titre qui leur permet de rester en Belgique. Mais, en cas de refus de l’administration, les candidats malheureux qui risquent d’être expulsés, s’attachent les services d’un avocat pour plaider leur cause en déposant un recours auprès du tribunal. Ce qui leur permet de rester dans le pays, le temps de connaître le sort que le juge leur réserve. Quant aux bénéficiaires du droit d’asile, ils sont aussitôt pris en charge par les services sociaux qui les aident à s’intégrer dans la société.

En fait, il existe en Belgique beaucoup de sans papiers. Regroupés au sein des associations, ils organisent souvent des manifestations pour demander leur régularisation. Ils sont en majorité des Marocains, des Congolais, des Turcs, des Rwandais, des Sénégalais…

Posté   le 19 Feb 2008   par   biko

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