Toumani Diabaté : la kora au coeur de la tradition et de la modernité

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Toumani Diabaté : la kora au coeur de la tradition et de la modernitéLe joueur de kora Toumani Diabaté, descendant d’une longue lignée de griots, magnifie au sein du Symmetric Orchestra, son ensemble panafricain, les musiques de l’ancien Empire mandingue, avec une double ambition: les ouvrir à la modernité et préserver leur caractère ancestral.Dans la symétrie, il y a la notion de complémentarité, de choses qui se répondent et s’assemblent », confie à l’AFP ce maître de la kora, dont la réputation est telle qu’il figure au générique de « Volta », le dernier album de l’Islandaise Björk, traversé par des rythmes primitifs.Mon objectif principal est de reconstruire culturellement et musicalement l’Empire mandingue », explique Toumani Diabaté -« un projet mûri lentement depuis une vingtaine d’années déjà »-, qui anime depuis plus de dix ans, quand il n’est pas en tournée, les soirées du vendredi au Hogon, son fief, à Bamako.Toumani Diabaté, 42 ans, a un autre credo: la rencontre. « Le Symmetric Orchestra, c’est aussi la rencontre entre musique traditionnelle et musique moderne ouest-africaine, entre musiciens de différentes générations et différents pays », insiste-t-il.

Arrangeur, improvisateur, rassembleur, il est surtout un virtuose de la kora, cet instrument à 21 cordes emblématique de la culture mandingue, que Mory Kanté contribua largement à faire connaître dans les années 80.

Sa réputation d’instrumentiste a largement dépassé les frontières du Mali. Avant Björk, le bluesman Taj Mahal ou la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater avaient fait appel à sa science de l’instrument et sa sensibilité. Un autre « sorcier » de la musique malienne, Ali Farka Touré, a publié en 2005 un album en duo avec lui.

« La kora, c’est un instrument complet. Avec quatre doigts (pouces et index), on peut jouer en même temps la basse, l’accompagnement mélodique, et le solo. Elle demeure la carte d’identité de la culture mandingue, beaucoup plus que le djembé, le n’goni, le balafon, que l’on retrouve ailleurs », raconte celui qui a appris à en jouer seul, depuis l’âge de cinq ans.

Toumani Diabaté, dont l’ambition « n’est pas d’être le numéro un de la kora, mais un musicien ouvert qui remplisse son rôle de griot », veut rendre hommage à cet instrument noble à travers un projet démesuré: créer un orchestre symphonique pour cent koras et « grandes voix du monde sans distinction ».

En attendant, son Symmetric Orchestra, qui marie les voix (celle notamment d’un glorieux ancien, Kassé Mady), la kora, le balafon, les guitares, la batterie, le djembé, le n’goni, le sabar, jouera à Paris (La Cigale) samedi, et poursuivra sa tournée à Châlons-en Champagne le 30 juin, Villeneuve-d’Ascq le 1er juillet, Vitré le 2, Saint-Etienne le 3, Nice le 23, Valence le 27, Pau le 9 août et Crozon le 10…

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