Un chef de chantier portugais condamné pour avoir frappé et traité un africain de singe et macaque

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Injures racistes, coups, brimades : Victor B., un chef de chantier de Haute-Vienne a été condamné vendredi 18 octobre par le tribunal correctionnel de à un an de prison avec sursis pour avoir, pendant deux ans, humilié et frappé, parfois avec une rare violence, Séraphin, un de ses ouvriers d’origine africaine.

Le prévenu devra également verser à la victime 6 500 euros de dommages et intérêts et 500 euros de préjudice esthétique. Egalement parties civiles, SOS Racisme recevra 1 000 euros, et la CPAM, 1 500 euros, en dédommagement des sommes avancées pour la prise en charge médicale de Séraphin.

Humiliations et coups de massettes

Lors de l’audience du 13 septembre, où le parquet avait requis dix-huit mois de prison, dont douze ferme, à l’encontre du chef d’équipe de 39 ans d’origine portugaise, ce dernier avait nié les accusations, reconnaissant tout au plus qu’il pouvait être « dur », « perfectionniste » et « exigeant ».

Des propos mis à mal par la victime de 48 ans, colosse à l’élocution vacillante. Il avait détaillé les nombreux sévices, tant physiques que moraux endurés entre 2005 et 2007 dans cette entreprise du bâtiment. Sanglotant, il avait énuméré les brimades, injures à caractère racial, humiliations et coups de massette (sorte de petite masse utilisée par les maçons) infligés par son chef.

Bon à rien, macaque, singe

Plusieurs ouvriers de cette même entreprise, collègues directs de la victime, sont venus témoigner à la barre. Selon eux, Séraphin était traité de « bon à rien« , « macaque« , « singe« … Un jour, le prévenu, qui l’obligeait « à gratter les joints ou à manipuler de la chaux sans gants », lui avait même « versé de la chaux sur la tête ». L’enquête a également mis en évidence que Séraphin avait reçu des coups dans les testicules, des jets de pierre et des projections d’acide dilué.

Au bout de deux ans, la victime avait fini par raconter son calvaire quotidien à son épouse. L’expertise psychiatrique a mis en évidence une personnalité passive, « capable de supporter les situations difficiles par crainte de déplaire« . Du reste, plusieurs entretiens avec SOS Racisme et son avocate, Me , ont été nécessaires pour le convaincre d’aller en justice.

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