Le conte dans la culture Soninké

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Contrairement à la légende qui appartient toujours à l’histoire d’un pays ou d’une contrée et qui s’inspire de faits réels, le conte lui s’inscrit dans un ordre mythique. La légende fait partie de la mémoire collective d’un peuple ou d’une ethnie. Cela nous montre qu’il y a des liens profonds entre l’histoire africaine et sa mémoire collective, son pouvoir et sa parole.

Le fait de n’avoir pas d’écriture ne prive pas pour autant les d’avoir un passé, et une culture. L’écriture est une chose et le savoir en est une autre. L’écriture est la photographie du savoir, mais elle n’est pas le savoir lui-même. Le savoir est une lumière qui est en l’homme. Il est l’héritage de tout ce que les ancêtres ont pu connaître et qu’ils nous ont transmis en germe, tout comme le baobab est contenu en puissance dans sa graine, tout comme l’avenir est contenu en essence dans notre passé.

La culture Soninké héritée et transmise de bouche à oreille peut soit se développer, soit s’étioler. Elle se développe là où existent encore des veillées d’ et des jeunes gens pour recevoir la la morale des contes qui mènent à la sagesse. Elle se perd partout où l’ disparaît.
La culture Soninké est immense, variée, et concerne tous les aspects de la vie. Par les contes, le Soninké dès son jeune âge est préparé à acquérir les connaissances nécessaires qui l’aideront à guider ses pas vers la sagesse. Le conteur n’est jamais un spécialiste . C’est un généraliste de la culture Soninké. Le même vieillard, ou la même vieille dame par exemple, aura des connaissances aussi bien en pharmacopée, en science des animaux , qu’en science occulte. On peut parler là d’une science de la vie , la vie étant conçue comme une unité où tout est relié, interdépendant et interagissant. On se condamne à ne rien comprendre à l’Afrique traditionnelle si on l’envisage à partir d’un point de vue profane. Toute chose a un sens. Il y a le sens apparent et le caché dans l’essence des choses. Quand on se mire sur l’eau claire de la mare, on la regarde ou on s’y regarde. L’enfant ne voit dans le baobab que le pin de singe tandis que l’ancien y voit le demeure des esprits. C’est une des explications concernant le fait que les personnages des contes Soninkés soient des bêtes ou des humains…

La culture Soninké à l’instar des autres peuples africains a ses racines dans le conte. La plupart des personnages dans le sont des animaux. On ne les désigne jamais sans précéder leur nom de « kaawou » qui signifie oncle en Soninké. Ceci est fait exprès afin d’habituer le jeune auditoire à ne jamais appeler les aînés directement par leur nom. Les différents genres de la culture orale traditionnelle Soninké regorgent de préceptes, d’anecdotes qui éduquent véritablement au respect des parents et des aînés, l’honnêteté, le courage, le sacrifice, la tolérance, à la modération, etc. Pour montrer la puissance des contes dans la formation culturelle de l’ enfant, voici un connu de tous. Voici un connu de tout Soninkara.

Dans les veillées, les conteuses ( ce sont surtout les femmes qui content), après avoir fini le conte, explique à l’auditoire captivé les enseignements qu’il a bien voulu donner. Par les contes, le Soninké exalte les bons comportements et les mets en évidence. Donc tout petit, Soninké apprend ce qu’est la morale. La culture Soninké à l’instar des autres cultures africaines a su joindre l’utile au divertissement par le biais des contes. Il y a des contes très amusants, d’autres tristes ou mélancoliques, d’autres sont effrayants.

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