L’avare, sa fille et le mendiant, Partie 2

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Le riche homme qui était aussi , après avoir coupé la main droite de sa fille, la soigna jusqu’à ce qu’elle guérisse. Il continua à se complaire dans cette situation. Il était riche, immensément riche. Mais il n’avait aucune envie de partager même une infime partie de son immense richesse. Il avait oublié que si Dieu avait été aussi que lui, qui profiterait de Son immense fortune?

Banna baxilen da lemmen kitten kutu ma seganan tonbe. A da jaara ma kitten ga selleene. I toqo kunduŋa qa Allah ke ni liŋa. A keña baqiile timante. An ta sadaqa bagandini, a naabure ke mexinte ñaani. A mungu nanti allah ken gaña baqiile, a na ko xa kuunu ? A ma sere saara, lemen ta maqa.

Au bout d’une dizaine d’années, le riche-homme commença à voir un revers de fortune. Sa richesse commença à fondre comme du beurre sur une poêle chaude. Petit à petit, il s’appauvrit de jour en jour. Ce qui devait arriver, arriva. Le riche-homme devint complètement pauvre. Il n’a plus de quoi à manger pour sa femme, sa fille devenue manchot et lui-même. Il n’y a que deux choses qui sont fatales au père de famille: la faim, et une mauvaise femme. Il s’assit au milieu de la cour et se prit la tête entre les mains en se lamentant. Sa fille au lieu de l’accabler, le réconforta et lui dit ses paroles pleines de sagesse:

Siinon ga kiñeene tammu, allah ñiina li. Banna baqiilen naburen joppe bono baane baane. Ma a gariini i ñaxamon jaate baane baane. An wa tu fo fon ta buru ti kaagume ŋa ma fiini filli: dulle bure, a do yaxarin bure. Kun ga da kaagumen kita tanni, lessemeyen joofe a yi. Banna baqiilen taxu i kan bara naxaane, a dan sinxe lo i xurungu naxa, lesseye saabuda. Len yaqare li, a ti faaben da:

– Père, il faut avoir la foi et ne pas oublier que Dieu alterne les jours agréables et difficiles entre les gens. Un jour, tu ris, un jour tu pleures. C’est comme les deux pédales du tisserand. Personne ne vient dans ce bas monde avec quelque chose. Un bébé nait avec les cinq doigts fermés sur la paume. Quand on retournera auprès du créateur, on laisse tout derrière soi. Père, n’oublie pas Dieu, personne ne naît avec la richesse. Tu étais le plus riche de tout Soninkara. C’est Dieu qui a pris ce qui Lui appartient.

Nfaaba, alla tu. Maxa mungu allah jaati. Kuye ni alla ya fo. Allah yanda kini an ŋa, allah yan da wutu. Koota an na soyi, koota an na wu. A ya xo miraanan taanun ga me sarana moqo be. Deenan dunben gana ñi saarene, a kitun gununto ñaani. Seren ga na kara, a nnaburen ta batta, a toqo duna ya.

Il s’adressa à sa fille:

– Si tu n’avais pas la main coupée, je t’enverrai mendier un peu de nourriture.

– Père, je ne suis pas encore handicapée. Je vais mettre une outre sur mon épaule et je vais demander la charité, dit sa fille.

Le riche-homme avare, devenu pauvre, confectionna une outre et la mit sur l’épaule de sa fille et lui demanda d’aller quémander les faveurs des bonnes âmes. Sa fille qui est la plus belle de tout le pays, se rendit de porte en porte en quémandant l’aumône. Elle était tellement belle, que les gens se précipitèrent à chaque fois pour lui remplir son outre de toutes les bonnes choses.

Banna baqiilen ti lemmen da: « an kitten ga maxa kutti, na sumalen ña lippi na kini an ŋa, an na daga sadaqan ñaaga ». Len yaqaren ti: « nfaaba an farti. Nkitte nooge ma kuti, ntaani ma kuti, sumalen liti ke, na daga allah komon ñaaga ». Ma faaben na xorti. Len yaqare da sumalen li i kunke an da daga ka su galaqe, a na ti « fi sabilillah ». Soro nan a sumalen faga yigande. A da na ri katta faaben do saaxe.

L’avare, sa fille et le mendiant, Partie 1

 

Doudou SAKHO

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