Histoire de Moussa Fatouma Niakhaté (Niakaté), Roi de Lambidou à Karta Mali

Google+ Pinterest LinkedIn Tumblr +

Le marabout Sikhou Oumar au terme de ses sept pèlerinages à la Mecque, a décidé de relancer la guerre sainte. Il s’est constitué une armée de trois fois douze mille hommes.Il est parti du Fouta et son armée ne cesse de croître au fur et à mesure qu’il traverse les villages Soninkés de Haïré jusqu’à Karta. Après avoir éliminé BIRANTE KEROUNGA le intrépide, Sikhou oumar a donné à la famille une grosse quantité d’or afin qu’ils l’aident dans sa croisade contre ceux qu’il considère comme des insoumis à Dieu. Il a réuni cent hommes tous de naissance et tous aînés de leur famille. Parmi eux : Madiokhé Dâma, Alman Fodiéré, Manthia Makhan Misaané, Manthia Makhan kite koute, Medi Bello…

Le siège de

C’est ainsi que la puissante armée du marabout Khelwar qu’on appelle aussi , arriva aux portes de LAMBIDOU dans le Karta. Il demanda de faire le siège du village et sort son chapelet afin de savoir ce qui va se passer. Rappelons que le marabout outre sa puissante armée, possède le génie Rouhân qui le fait marcher sur l’eau. Il a soumis le serpent de soixante coudées et douze têtes. C’est ce serpent qu’il envoya à Ali qu’on appelle égaelement , roi de Woytâla afin de l’effrayer et de le faire sortir de la cité. Ainsi Il s’empara de la ville sans combattre.
Impossible pour El Hadji Omar Tall de conquérir Lambidou

El hadji Omar Tall Khelwar égrène son chapelet dit-on magique et voit qu’il ne peut s’emparer de LAMBIDOU par la seule présence du fils de Sokhona Saloumou : NIAKHATE. Sikhou Oumar, a envoyé un messager à afin qu’il embrasse l’islam. dit : « le marabout mendiant est vraiment devenu fou. Sil est venu mendier, je lui donnerai de l’or et de l’argent. Mais faire la prière, le zakât et le jeûn, je ne peux le faire, ma coupe de bière ne le peut, mon cheval de guerre ne le peut, mon fusil ne le peut, ma favorite non plus. »
Au retour du messager, le marabout déclare que le roi mécréant est devenu a dépassé les bornes. Alors El hadji Omar Tall Khelwar a écrit des idiogrammes sur une tablette de cuivre et a demandé un volontaire pour aller la mettre sur le mur de Lambidou.

Le Diawara de à Lambidou

Ce jour-là Madiokhé Dâma Diawara lève la main et dit : « moi je vais le faire car depuis que je suis né, j’ignore ce qu’est la peur ». Le Diawara Madiokhé Dâma monte sur son cheval et met le cap sur LAMBIDOU. A la porte il y a cents sentinelles et ces derniers lui ont tiré dessus cent coups de feu. Mais le Diawara ne les a même pas vus et il arriva en trombe dans la cour de Moussa Fatouma et demanda qui est le roi. Moussa Fatouma lui demanda la raison de sa visite et Madiokhé Dâma lui dit que c’est le marabout qui l’a chargé de mettre la tablette en cuivre sur le mur et c’est ce qu’il vient de faire.

Bra ou la danse des guerriers de Lambidou

Moussa Fatouma couché sur la peau du taureau noir fit un signe et les soixantes griots entamèrent le chant des guerriers (Bra), suivis par les soixantes batteurs. Les guerriers y compris Madiokhé Dâma entrèrent dans la danse et dansèrent pendant des heures. Puis il rentra et dit au marabout qu’il a accompli sa mission et qu’il a dansé le Bra avec les guerriers de Lambidou. Le marabout voyant qu’il ne pourra jamais entrer à Lambidou, leva le siège et se dirigea vers le Macina.

Autosatisfaction

Quand les soixante griots chantent les louanges de Moussa Fatouma, ce dernier à chaque fois leur dit : « à chaque griot, je donne un cheval et son palefrenier, un serviteur et cent pièces d’argent ». Les soixantes griots émerveillés dirent : « il n’existe pas un autre comme Moussa Fatouma ». Et ce dernier dans son extrême extravagance leur demande : « griots ! y a-t-il quelqu’un semblable à Moussa Fatouma ? » Comme dans une pièce bien huilée, les griots pour mieux le flatter lui disent qu’il est vraiment unique. Mais en vérité, on peut être le meilleur de sa famille, ou de sa ville voire de son pays mais si on voyage, on trouvera quelqu’un qui a dans sa poche les cordes qui te lieront.

Alors pour en avoir le cœur net, il envoya ses soixante griots afin de chercher quelqu’un qui pourrait lui ressembler dans la bravoure et la générosité. Après six mois de voyage, ils arrivèrent à Ségou et trouvèrent à la tête de douze mille cavaliers. Ce roi était tellement extravagant qu’il s’interdit de parler. Il n’a qu’une parole à la bouche : « ndounty ». a à ses côtés son griot Silâmakha qui interpréte. Si le griot traduit ce « ndounty » par le bien, alors il en sera ainsi et vice-versa.

Les griots au Ségou

Quand les soixante griots arrivèrent à Ségou, Diomouké Traoré dit : « ndounty » et son griot Silâmakha interprèta : « mon roi dit qu’il est content de votre visite et offre à chaqu’un d’entre-vous un cheval et son palefrenier, un serviteur, cent pièces d’argent, cent pièces d’or et ce chaque jour tant que vous resteriez ici ». Les griots chanèrent ses louanges et au bout d’une semaine, dirent à Silâmakha qu’ils veulent rentrer au Karta car maintenant ils ont vu un roi semblable au leur. Diomouké Traoré avait une fille de vingt cinq ans tellement belle que sa seule vue suffisait à hypnotiser les gens. Elle déclara à sa suite que les griots vont retourner à Lambidou et elle veut leur faire des cadeaux. Elle est à l’image de son père car elle marche comme un caméléon :elle fait un pas toutes les dix secondes…

Rencontre des griots avec

Quand elle apparut, ceux des griots qui l’ont vraiment contemplée tombèrent de leur cheval tellement sa beauté était troublante. Ils dirent effrayés : « notre roi nous a sortie une fée ! »
Sylâmakha leur répondit : « n’ayez aucune crainte car cette fille n’est pas une génie mais la fille unique du roi et elle a vint cinq ans ». Elle offrit des cadeaux aux griots et ces derniers rentrèrent à Lambidou. Maintenant, ils sont oublié Moussa Fatouma, ils n’ont que le nom de Diomouké Traoré à la bouche. Moussa Fatouma très furieux leur coupa la nourriture.Le chef des griots dit aux autres : « si on ne trouve un stratagème, nous allons mourir de faim ». Et tout à coup, ils se dirent aux uns les autres : « as-tu vu une beauté pareille ? Vraiment la fille de Diomouké Traoré a la beauté d’une fée. C’est vraiment une femme pour un roi ».Moussa Fatouma dit aux griots : « Griots !!! Venez et on va causer ensemble ». Ces derniers répondirent : « Nous ne sommes pas intéressés par ton diner, alors ne t’intéresse pas à notre conversation ! » Après qu’ils eurent bien mangé, ils donnèrent moult détails sur cette fille et Moussa Fatouma leur dit de retourner sur leurs pas et de dire à Diomouké Traoré qu’il demande la main de sa fille. Diomouké Traoré lui refusa la main de sa fille Niakhalé Mouké Traoré. Après deux demandes, Moussa Fatouma part avec ses griots et dit : « si Diomouké Traoré me refuse la main de sa fille une troisième fois, je lui couperai sa tête et j’épouserai sa fille ».

Mariage de Moussa Fatouma avec Niakhalé

A leur arrivée à Ségou, Diomouké Traoré dit : « ndiountyyy ». Et Silâmakha traduit : « mon roi dit qu’il est heureux de votre visite et qu’il t’accorde la main de sa fille car tu t’es déplacé en personne et cela signifie que tu es vraiment intéressé. La distance entre Lambidou et Ségou est conséquente, si tu t’es déplacé, cela veut dire que ton amour est sincère ». C’est ainsi que le mariage fut conclu et consommé. Moussa Fatouma après sept jours, décida de rentrer avec sa favorite à Lambidou. Diomouké Traoré dit à Silâmakha d’accompagner Niakhalé Mouké Traoré et de la conseiller car elle va dans une grande cour. Elle emmèna avec elle deux tabourets, l’un serti d’or et l’autre en argent, et un Woli (sorte de damier) en or.

Tous les jours, elle s’asseoit à côté de son Roi et ce dernier passe tout son temps à la contempler telle Siruis ou Deneb du Cygne. Un jour Silâmakha dit à Niakhalé de sortir son damier afin de ne pas penser à Ségou. Il lui emmena le damier et elle commença à jouer avec son roi de mari. Elle gagna la partie et héla Silâmakha pour lui dire qu’elle a gagné la partie. Le griot de son père lui répondit : « c’est ce que fait ton père avec les hommes. Si tu gagnes sur Moussa Fatouma c’est dans l’ordre normal des choses ». Moussa Fatouma fut très vexé. La même scène se répéta deux fois. La nuit Moussa Fatouma monta sur son cheval et prit la direction de Ségou. Arrivé, il tua tous les garde et coupa la tête de son beau-père et le mit dans son sac puis rentra à Lambidou.

Révélation

Le lendemain, il joua comme d’habitude avec Niakhalé Mouké Traoré et cette fois déterminé, il gagna la partie et dit à sa femme : « cela fait deux jours qu’on joue au woli et cela fait deux jours que je te laisse gagner.Et cela fait deux jours que Sylâmakha profère ces paroles. Pour vous fixer, j’ai un cadeau pour toi. Regarde dans mon sac et découvre le présent que je te fais. Tout ce qui s’y trouve t’appartient, si ce sont des pépites d’or, alors elles t’appartiennent, si ce sont d’autres choses plus spectaculaires, elles sont à toi ». Quand elle a sorti la tête de son père, ses larmes coulèrent une fois et elle dit : « Tu es un NIAKHATE car tu as maté tous les guerriers de Ségou et personne n’est venu venger mon père ». Elle prépara sa vengeance.

La suite très prochainement inchaallah …

Source: Ganda Fadiga
Traduction: Doudou

 

Une question, une suggestion, une critique, une contribution ?

Nous vous prions d’utilisez le formulaire ci-dessous:

Vos commentaires ou questions sont bienvenues.

* indique un champ requis

Share.

About Author

Un commentaire