Bakel : Un projet d’assainissement financé par l’UE défraie la chronique

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Une affaire de collecte des déchets ménagers défraie la chronique à Bakel. En effet, l’Union Européenne a financé un projet de collecte de déchets ménagers. Tout porte à croire que les choses ne se passent pas comme prévu sur le terrain. 

A l’instar de où un projet d’assainissement divise municipalité et populations ( Article signé par le COREDIA paru sur ce site ), Bakel est également secoué par une histoire similaire. En effet, une grande opacité entourerait le projet d’assainissement de Bakel parce que l’équipe municipale aurait  fait preuve d’amateurisme et flirterait avec les magouilles selon nos sources. De là, nous décidions alors d’identifier toutes les parties prenantes dans ce projet hormis de Groupe de recherche et de Réalisations pour le Développement rural ) pour élucider cette histoire. 

Contacté au téléphone le chef de projet Khadidja DIABY renseigne : «  Depuis le début de ce projet, on a noté des failles localement. En effet, le projet ficelé par le GRDR ( Groupe de recherche et de Réalisations pour le Développement rural ) imposait un diagnostic environnemental pour analyser les réalités du milieu, identifier les besoins de chaque quartier et surtout mieux étudier les équipements qui seraient adaptés à chaque quartier. Ceci passe par une étude sérieuse, approfondie et concrète des ménages, de leurs habitudes de gestion des ordures ménagères et l’accessibilité des ménages ».  

Elle assène : « Malheureusement, la Mairie a fait fi de tout ce travail en amont et a lancé des appels d’offres malgré le désaccord du GRDR, du chef de Projet et autres services techniques. Selon eux, les décisions doivent émaner du conseil communal, seul habilité à prendre des dispositions sur ce projet ».

« Ainsi, ils ont acheté tracteurs, ânes, charrettes, bacs à ordre sans attendre l’étude environnementale. Parallèlement, un cadre communal a été constitué cooptant deux personnes par quartier pour recevoir ces équipements. Seulement, après exploitation, il s’avère que les équipements achetés sont de mauvaise qualité. Les ânes sont vieillissants, les charrettes sont sans accessoires. Certaines quartiers risquent d’être laissés en rade parce qu’ils sont inaccessibles par le mode de collecte choisi. Et pire, la gestion a été octroyée au cadre de concertation communal qui ne peut jouer ce rôle car n’étant pas un opérateur privé. Sa mission doit se limiter à l’accompagnement des populations » affirme Mme DIABY. Elle assène parlant globalement du projet :  « C’est comme si on donnait une tête à une personne en lui ôtant la langue ».

Une affaire sérieuse qu’il faille tirer au clair pour informer les populations sur un tel projet surtout qu’à Diawara une affaire similaire est pendante. Suffisant pour qu’on prenne langue avec l’équipe Municipale. Joint au téléphone, Madame le Maire de Bakel nous renseigne :  « D’entrée, je dois vous informer que nous travaillons pour les populations. Ce projet dont vous parlez dormait dans les tiroirs de la Mairie. Nous l’avons dépoussiéré à la prise de mon mandant. Mon équipe a travaillé avec le GRDR pour concrétiser ce projet en lui donnant corps. Nous sommes là pour travailler. Toutes ces élucubrations ne nous honorent guère. Il faut que les populations bakéloises sachent que nous travaillons pour la ville. Que tout cela cesse ! C’est décourageant. Dans tous les cas, je vous mets en contact avec M. , point focal du projet. Il a piloté le projet au nom de l’équipe municipale. Il vous renseignera mieux que moi. »

Sans tarder, nous avons contacté M. CISSE Abdoulaye, Adjoint au Maire de Bakel pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet. Après les salutations de courtoisie, nous lui fûmes part de notre démarche. Compréhensif et soucieux d’éclairer les populations, il éclaire nos lanternes :   « D’abord, notez que ce projet a été concrétisé grâce à l’appui technique du GRDR. C’est un projet d’envergure jamais réalisé dans la ville de Bakel. Notre commune n’a jamais bénéficié de projets de ce type depuis sa création. Financé par l’Union Européenne, le projet a pris du retard. En effet, l’UE nous avait imposé l’ouverture d’un compte spécial pour disposer du financement. Malheureusement, le mode opératoire a été changé en cours de route. En effet, les fonds ont finalement transité par le Ministère des finances sous forme d’appui budgétaire. Donc pour informer  vos lecteurs, cet argent n’a pas été versé dans un quelconque compte de la Mairie. Il a été mis à disposition au niveau du trésor. Il s’agit d’environ 85.000.000 FCFA car la mairie devait prendre en charge une partie du projet à hauteur de 10.000.000 FCFA. 

Maintenant pour que cet argent puisse être utilisé, il fallait absolument l’inscrire dans le budget et  en prenant compte du P.A.I ( Plan d’Action Intercommunal). Et tout cela répond à des critères. Tout est contrôlé par la direction qui supervise les marchés publics. Seulement, il y a des délais à respecter pour pouvoir disposer des fonds. Donc, le projet initial a subi un lifting de la part de l’Union Européenne. Il est sous contrôle de l’Etat. Nous avons accusé ainsi 6 mois de retard pour disposer des fonds. Et d’ailleurs, l’UE a reconnu son erreur lors d’une rencontre initiée par leurs soins à Saint Louis ». 

 » C’est dans ce contexte que nous avons disposé des fonds au niveau du trésor public. Seulement, les engagements ont été faits sans que les partenaires techniques n’aient été informés. C’est la seule chose qui peut être reprochée à la Municipalité. D’ailleurs, nous avions rectifié le tir par la suite en informant ces derniers sur les actions entreprises. Il faut savoir également que le projet a pris du retard donc nous étions obligés d’aller vite pour l’inscrire dans le budget et faire ce que de droit » dit Monsieur CISSE.

Interpellé au sujet des équipements jugés de mauvaise qualité, il renseigne :  « Sur les charrettes, il s’agit plutôt d’un retard au niveau de la fourniture des accessoires. Et le fournisseur met tout en œuvre pour la livraison totale. Concernant les ânes, je confirme qu’il y a un petit souci lié à leur âge. Nous avions nous même refusé la réception de ces ânes. Ils sont vieillissants. Et le fournisseur est au courant et doit faire le nécessaire pour honorer son contrat. »

Concernant le cadre communal de concertation qui serait l’exploitant futur de la collecte des déchets, chose décriée par Mme DIABY, M. Modibo CISSE éclaire : «  D’abord, c’est justement pour être proche des populations que nous avons constitué ce cadre de concertation. D’ailleurs, c’était une exigence du partenaire technique, le GRDR. Dans les 9 quartiers de Bakel, chaque quartier a choisi deux représentants qui constituent aujourd’hui le cadre de concertation communal. Il faut savoir qu’il y a déjà dans ces quartiers des comités de salubrité. Ces derniers doivent se constituer en GIE pour superviser la collecte des déchets. A Bakel coura, il y a déjà l’association « Bakel ville propre » qui a pris son rôle à bras le corps. Donc, la mission de ce cadre de concertation n’est pas de gérer les retombées financières mais seulement de superviser. Pour le moment, nous travaillons sur ce point et les décisions ne sont pas encore prises. Normalement, chaque ménage payerait une taxe ménagère à la municipalité. In fine, ce projet sera à terme viable pour faire de la commune de Bakel une ville propre dans tous les sens du terme. Il n’y a aucune zone d’ombre sur cette affaire.

Nous lui avons demandé pourquoi la chargée  du projet a été court-circuitée dans certaines décisions. Il rectifie :  » En effet, elle a pas été « mise au placard ». C’est le changement des modalités du projet qui ont réduit son rôle. A la base, dans le projet initial, elle devait normalement être impliquée dans la gestion des fonds. Mais, comme je l’ai dit tantôt, le projet a subi un lifting.  Son rôle de gestionnaire a été amoindri vu que l’UE n’a pas mis les fonds à disposition de la municipalité sur un compte spécial.  C’est le trésor qui gérait les fonds sous forme d’appui budgétaire. Toujours est-il que les partenaires techniques sont informés de nos actions via un comité de pilotage qui se réunit très souvent pour suivre l’état d’avancement du projet ». 

Source :Bakelinfo.com

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