La fin de l’empire Soninké

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Maadi retourna à son village et il relata à sa mère ce qui s’était passé et elle lui dit : « tu es mon fils unique et c’est à cause de ta fiancée que tu as tué le Biida. Mais les notables de Wagadou ne laisseront pas cet acte impuni. Je jure sur l’esprit de ton défunt père que je m’interposerai entre Wagadou et toi ».

Dès que le soleil se leva et que la nature fut baignée de couleur rougeâtre, les notables demandèrent aux griots d’aller s’enquérir des nouvelles du puits. Dès qu’ils aperçurent assise sur son tabouret d’or, ils retournèrent dare-dare au village. Les notables leurs demandèrent pourquoi ils n’ont pas emmené le tabouret. Ils dirent que le tabouret est toujours occupé. Ceux qui ne portaient pas dans leur cœur montrèrent leur joie en disant que le Serpent leur a donné raison : n’est pas pure. Les notables allèrent avec les griots interroger . Et avec effroi, ils virent les sept têtes coupées du Biida, ils demandèrent à ce qui s’est passé pendant la nuit. Pour toute réponse, elle leur montra la chaussure, le fourreau d’épée, le bonnet et la bague.

On fit résonner le tambour sacré et les notables des quatre-vingt-dix-neuf villages se réunirent à la hâte. Il faut trouver l’auteur de cet acte et lui faire subir le sort qu’il mérite. On fit le tour de l’empire et on demande systématiquement à tous de venir essayer les preuves. Quand ils enverrèrent un messager chercher Maadi, sa mère lui dit : « je t’accompagne mon fils ».

Maadi mit son épée dans le fourreau, et ce dernier l’épousa comme un gant. Il mit son pied à la chaussure et elle était à sa taille. Il mit le bonnet sur sa tête et la bague à son doigt. Tous les objets lui allèrent à merveille et il déclara que c’est lui qui a tué le .

Les gens se précipitèrent pour le capturer mais sa mère Djaméré Soukhouna s’interposa et demanda la parole qui lui fut accordée. Elle dit :

– Je croyais qu’il y avait des hommes à Wagadou mais je n’en vois guère. Vous avez peur de la prédiction du Serpent avant de mourir. Mais une chose est sûre, on ne tuera point mon fils à cause d’un serpent. Des hommes, je n’en vois guère. Vous saurez avec certitude que mon pagne vaut mieux que tous vos pantalons réunis. Pendant ces sept mauvaises années, et ces sept mauvais mois et ces sept mauvais jours, les besoins de Wagadou sont à ma charge. En échange, de cela mon fils aura la vie sauve et pourra épouser Siya.

Un silence de mort parcourut toute l’assemblée et les notables gardèrent la tête baissée et déclarèrent que l’accord tient. C’est ainsi que Djaméré Soukhouna porta Wagadou à bout de bras pendant sept ans. Au terme de la malédiction du Serpent, Djaméré Soukhouna décéda et les notables de Wagadou se réunirent une dernière fois. Ils dirent : « Djaméré Soukhouna a tenu sa parole et l’accord est venu à son terme. Par conséquent, le destin s’accomplira. Wagadou jadis fertile est devenu aride et il ne pleut presque plus. Les arbres ont rabougris et la terre inféconde. Les enfants de DINGHA sont contraints à laisser cet endroit désormais inhospitalier. Que chaque famille aille vers son destin ».

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