Soundjata Kéïta, le fondateur de l’empire du Mali

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Le Manding était ravagé par un buffle qui a fait de gros ravages parmi les chasseurs. A en croire la légende, un jour, deux chasseurs secoururent une vieille femme tenaillée par une grande faim, et pour les remercier, elle leur confia son terrible secret. C’est elle qui prenait la forme d’un buffle le soir, et pour les remercier, elle leur indiqua comment la tuer, mais à la condition qu’ils aillent chercher son double, une femme bossue et très laide, afin qu’elle se marie avec Nare .

Quand ils amenèrent la femme en question, Koudouma (Sogolan la bossue), beaucoup furent effrayés par sa grande laideur, mais des devins interrogèrent les ancêtres qui leur indiquèrent que cette femme enfanterait d’un garçon qui serait la personne qui sauverait le Manding.
Le Roi la prit pour femme, et elle conçut un enfant, Sogolon Djata, dont fut très jalouse la première femme du Roi, Bérété qui a elle aussi accouché d’un garçon.
Le Roi décida que Sogolon Djata serait son héritier, malheureusement, celui-ci naquit paralysé des deux jambes, c’est donc le fils de Sassouma, qui fut désigné comme héritier.Les griots ont l’habitude d’appeler Soundjata Kéïta le «  » parce que du côté de sa mère, comme on l’a vu, le totem familial est un Buffle, tandis que le protecteur de la famille de son père est un Lion.

LA LEGENDE DU BAOBAB

A en croire la légende, un jour Sogolon alla demander des feuilles de baobab à Sassouma Bérété qui la railla. Elle rentra chez elle complètement peinée, et sa peine la poussa à railler Soundjata, qui demanda qu’on lui apporte une canne en fer très solide.
Au prix d’efforts surhumains, Soundjata parvint à se mettre debout, tordant la canne de fer au passage. Il réussit ensuite à faire ses premiers pas, et se dirigea vers un petit baobab qu’il arracha de ses mains nues, et le déposa aux pieds de sa mère, en lui promettant qu’elle n’aurait plus jamais à souffrir d’humiliation, et pourrait cueillir les feuilles de baobab dans son jardin.

Cet épisode accrût le prestige de Soundjata, tous étant au courant du destin prédit par les oracles, mais fit également grandir la haine que Sassouma Bérété vouait à lui et à sa famille, le trône de son fils apparaissant de plus en plus menacé.
Soundjata s’estimait protégé par les esprits (comme tout futur chef il était très mystique), mais craignait pour la vie de son demi-frère Manding Bory, il pensait que la reine pourrait viser son frère pour lui faire mal.
Sa mère et lui décidèrent donc de prendre la route de l’exil.

L’EXIL, LA FORMATION A LA GUERRE :

L’exil ne fut pas de tout repos pour le jeune Soundjata, parce que la haine de la reine Sassouma Bérété continuait à le suivre, elle tenta à plusieurs reprises de le faire tuer, y compris par des moyens mystiques, mais n’y parvint pas.
Soundjata reçut ainsi l’hospitalité de plusieurs rois, mais celui qui marquera de la façon la plus significative fut le roi Moussa Tankara à Mema. C’est auprès de lui que Soundjata apprendra l’art de la guerre, et il s’y montra si habile que le roi finira par lui donner le titre de vice-roi.
C’est dans ce pays que sa mère perdit la vie, ce qu’il interprétera comme un signe des astres qu’il pouvait rentrer accomplir son destin, l’unification du Manding, après que des gens de son pays soient venus le chercher dans son exil.

En effet, son frère avait capitulé face au terrible , le roi-sorcier qui règnait à Sousso, et qui avait soumis un grand nombre de peuples. La défaite semblait définitive, mais certains se sont souvenus des prédictions des oracles.

LES PREMIERES ET RUDES BATAILLES :

C’est un point sur lequel les griots sont peu disserts, mais Soundjata commença par mener quatre batailles face à Soumaoro Kanté, batailles qui se soldèrent par de cuisantes défaites, entre 1228 et 1235:
La bataille de Kounkounba (Kounkounba= »jour des cris terribles »)
La bataille de Bantamba (Bantamba= « le jour de la grande tuerie »)
La bataille de Niani-Niani (« le jour des grandes souffrances »). Pour information, Niani était la ville où le père de Soundjata avait régné.
La bataille de Kama Siga (« le jour du grand doute »)

Soundjata comprit qu’il ne pourrait battre Soumaoro sans intelligence, et à en croire certains griots, il a vu lui-même disparaître son adversaire au cours d’une bataille pour réapparaître quelques mètres plus loin, et a compris que la puissance mystique de son adversaire était forte.

Son griot (un magicien) et une de ses soeurs furent envoyés chez Soumaora, qui la prit en mariage. Elle réussit à le séduire, et il l’emmena dans une pièce terrible, dans laquelle on pouvait voir des peaux humaines et les crânes des rois défaits, et lui confia son terrible secret: une flèche de bois au bout de laquelle on aurait placé un ergot de coq blanc.

LA RUSE ET LA VICTOIRE TOTALE :

Soundjata appliqua l’information obtenue, et Soumaoro prit la fuite pendant le terrible combat qui opposait leurs armées selon certaines versions, selon d’autres il fut pourchassé par Soundjata, qui lui ôta la vie.

Après la défaite, Soundjata s’attaqua aux alliés de Soumaoro qui ne s’étaient pas rendus, et leur infligea de lourdes défaites.
Il organisa une grande fête à Kouroukan Fougan, qui réunit tous ses alliés et les populations. Il laissa une grande autonomie à tous ses alliés, et répartit les territoires.

Il organisa la société en clans (marabouts, griots, artisants, hommes libres) sans relations hiérarchiques entre eux.

En 1255, dans des conditions demeurées mystérieuses (certains parlent de noyade, d’autre de blessure mortelle infligée par une flèche lors d’une manifestation publique), Soundjata Kéïta perdra la vie.

On retiendra de Soundjata qu’il fut un grand guerrier, digne du destin que lui ont prédit les oracles, qui posa les fondations de l’empire du Mali.

POUR EN SAVOIR PLUS :

– Soundjata ou l’épopée mandingue est un biographie de 212 pages qui donne le point de vue non pas d’un historien, mais d’un griot, ce qui la rend riche en récits imagés, notamment sur l’aspect mystique des choses peu abordé dans cet article, mais qui ne cite aucune défaite de Soundjata.On peut lire sur le web  une retranscription complète du livre.

– Une biographie de Soundjataqui reprend les principaux éléments de la biographie précédente, mais en bien plus courte, plus un éclairage sur les ascendants de Soundjata

– Un petit rappel des dates importantes de l’histoire du Mali, dont celles concernant la vie de Soundjata

Posté   le 10 Aug 2008   par  
Par   hadamarémé   @   12 Aug 2008 11:14 am
salam hi
biko keita oublie que nous sommes tous les deux dans le meme sac,keita »bravour »=konaté »la sagesse » tongue alors les griots ont bien eux nos ancêtres en les excitants les galvanisants vers la mort plutot que l’humiliation. Je prefere mourrir par une juste cause(…) que par la fierté. mdr
par   biko   @   12 Aug 2008 01:31 am
salam Keita

Franchement mon frère tu touches à la fierté du frère en voulant traiter de menteurs les griots de son ancêtre.C’est vraiment pas cool smile

par   keita   @   10 Aug 2008 09:38 pm
un homme déraciner un baobab ?
ah ces griots menteurs tongue
par   hadamarémé   @   10 Aug 2008 08:48 pm
Méchant va espèce de kagoro waa sad
par   biko   @   10 Aug 2008 08:37 pm
salam

Frère Hadamarémé,meme en étant oustaz,tu ne peux échapper à ton histoire.D’ailleurs si c’est pas 21ème siècle,comment toi tu peux te dire oustaz.Tout en sachant que tes descendants sont des sanguinaires en puissance et chose que tu as aussi dans le sang car tu as l’âme d’un combattant en toi et c’est ton histoire.Nul n’échappe à son histoire.Ce diahliyat te suivra partout laughing

par   hadamarémé   @   10 Aug 2008 08:09 pm
salut biko, ne reveil pas en moi les sequelles de la Diahiliyat. sad
j’ai lu et relu cette histoire N fois. Une partie de la famille ont le film. Que des fables alléchantes quand même. sourire

 

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