Traditions : Le Royaume Soninké de Diarra ou Kingui Diawara, Seconde partie

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La fin du royaume de Kingui : Diara resta longtemps vassal des puissants empires du Mandé au quatorzième siècle et du Songhay (Gao) au seizième siècle. Sa puissance s’éteignit au milieu du dix huitième siècle sous les assauts des fanatiques guerriers du prophète foutaka. , l’homme aux trois tresses harcela sans relâche les troupes du conquérant sénégalais en lui faisant subir le poids impitoyable d’une héroïque guérilla. Dans un premier temps, le fils de Biranté avait pourtant accepté de se convertir à l’islam, comme l’exigeait le marabout d’Alouar. Le prophète Oumar avait imposé la même obligation aux tribus Kakolo (CAMARA, , MAGASSA) et aux COULOUBALY . Pour ces populations et pour les Diawara, abandonner l’animisme était une pilule difficile à avaler. Mais l’autre condition exigée par El hadj Oumar était pour elles inacceptable. Réduire le nombre d’épouses à quatre alors que ces gens pouvaient en prendre jusqu’à douze. L’islam apparaissait comme une drôle de religion. Il remettrait tout en question et dérangeait tout le monde, les puissants plus que les autres. Les Diawara, Kakolo et Massassi avaient tous conclu que le fils de Saïdou TALL se servait de l’islam comme prétexte pour s’emparer de leur trône, richesses et femmes.

Un événement allait précipiter les choses car la guerre était inévitable. Ayant aperçu les tresses que portait Karounga, El Hadj Oumar déclara : « ce que ton père te laisse comme héritage n’est pas conforme à la charia islamique. Ce ne sont là que mensonge et idolâtrie ». A cause de ces paroles qu’il considéra comme injurieuses, le fils de Biranté bascula dans le refus total et la lutte armée. Trahi par les siens (les Diawara), il fut contraint d’abandonner Diabigué sa résidence et trouva protection dans un village des Massassi Coulibaly. Ces derniers, après une opposition meurtrière à l’armée des conquérants protégèrent Karounga. Malgré l’intervention des canons, les Bamanan s’opposèrent aux Sofa d’Oumar avec bravoure et détermination. Ils obligèrent leur protégé à s’enfuir pour empêcher sa capture dans leur village. Cela aurait été la pire des humiliations pour eux et leur descendance.

Karounga traqué de toutes parts se réfugia alors chez les Camara Kakolo du village de Bassaka. « Non seulement, nous n’embrasserons jamais ta religion, mais tu n’auras pas celui que tu cherches à prendre qu’après avoir marché sur nos cadavres » avaient répondu les habitants de Bassaka aux envoyés du Foutaka. Là, la bataille fut plus acharnée, plus sanglante. « Et, des héros se sont couchés pour toujours sur ce sol qu’ils ont aimé et défendu jusque dans leur dernier retranchement. A Bassaka, la veillée d’armes a été suivie par des actions d’éclat jamais égalées. Biranté Karounga Diawara et ses alliés kagolo ont trouvé une mort héroïque ». Après avoir fait entendre à ses ennemis le langage des Diawara, la poudre et les balles (mougouni kissé) disait-il pour les narguer, le résistant Diawara fut capturé le 31 Mai 1860 et mis à mort. Avec Karounga, le royaume du Kingui disparut.

Kagoro doumbé

Première partie de cet article

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