La capture et la mort du Résistant Soninké Mamadou Lamine Dramé

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Mais au lieu de cela, s’engage dans une course folle pour sa survie à travers son propre royaume, où un travail de dissuasion en profondeur a été discrètement effectué par les services de renseignement de Galliéni en direction de tous les villages. Par ailleurs les pièges militaires placés le long des passages inévitables et des gués ont parfaitement fonctionné. Rejeté par les villageois par peur de représailles françaises, traqué sur les quatre point cardinaux par des hommes armés par Fortin, ses talibés les plus fidèles morts de fatigue dans une course-poursuite sans trêve, n’est plus qu’un homme traqué par les armées coloniales et leurs alliées autochtones.

C’est ainsi qu’il est reçu à coups de feux aux gués de et Paquéba, à Coly Bentam le contingent change de camp… à l’arrivée du marabout. Il se dirige vers Colibantan. Le 9 décembre on note l’arrivée de à Toubacouta à 18 h il était averti depuis le 7 décembre. Il coupe lui-même aussitôt la route du sud sur la rive droite de la et lance ses troupes à la poursuite de Mamadou Lamine Dramé qui est rattrapé à Maka-colibantan. Les agresseurs sont battus par les troupes d’élite du marabout pourtant bien fatiguées. Le chef de village demande à Mamadou Lamine Dramé de partir car il a reçu des menaces de la part des Français.

Le 10-12, il quitte Maka pour , mais les villageois apeurés l’empêchent de descendre de cheval. Il repart aussitôt vers le sud, mais ils aperçoivent Moussa Molo en personne, alors on bifurque vers l’ouest, les chevaux et les hommes ne s’arrêtent plus… les villages se ferment un à un devant eux : Countia, Carataba, Couting, Sona… les hommes n’en peuvent plus, les chevaux sont morts de fatigue et crachent du sang…

A N’Goga- à 2 ou 3 km de la Gambie, ils s’arrêtent, mais le village est déjà cerné par les ennemis. Les habitants veulent aller prendre Mamadou Lamine Dramé pour le livrer à M. Molo, les Talibés s’interposent. Le chef de village met le feu aux cases… M Molo et quelques guerriers du Boundou profitent de la confusion pour rentrer dans l’enceinte, les Talibés se font tous tuer Mamadou Lamine Dramé résiste tout seul, il est blessé à la jambe par un coup de sabre d’un guerrier de ; mais M. Molo ne veut pas qu’on l’achève. Le marabout est placé sur une civière, il perd beaucoup de sang, mais le cortège prend la direction de Toubacouta. A Couting Mamadou Lamine Dramé succombe à ses blessures, la foule s’agglutine et réclame sa dépouille à M Molo qui refuse de la leur livrer. Il confie le corps à son griot pour l’amener à où il va lui-même annoncer la nouvelle.

Le 12-12, on est toujours en route avec le brancard, mais les porteurs prennent peur devant le corps décomposé du marabout, de concert, ils abandonnent le griot tout seul et s’enfuient dans la brousse… Le griot tranche la tête du marabout qu’il accroche à l’arçon de sa selle et abandonne le corps. Il rentre à Toubacouta le lendemain avec le cheval blanc de Mamadou Lamine Dramé portant ses armes et ses gris-gris. Ses épouses et les proteuses seront réparties comme d’habitude entre les tirailleurs et les soldats fidèles aux Français.
Par Yaya Sy.

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