La traque et la mort de Souayibou fils du marabout Mamadou Lamine Dramé

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Le 25-12 Galliéni est devant , Vallière également, malgré un retard initial considérable dû à un trajet chaotique. Mais au grand désespoir du commandant supérieur du haut Sénégal, la capitale du marabout a été abandonnée précipitamment le 24, la nouvelle de l’arrivée des deux colonnes n’était pourtant parvenue au prophète que très tard… C’est la mort dans l’âme, qu’il quitta pour , abandonné semble t-il, par de nombreux partisans effrayés par la confrontation avec les Blancs, à qui il avait promis que jamais ces derniers ne viendraient le chercher dans ce pays. Galliéni envoie une colonne volante dirigée par le capitaine Robert à la poursuite du marabout en direction du , celle-ci a été attaquée par les talibés non loin de Kagnibé le 27 décembre. Elle a été obligée de battre en retraite. Sur le chemin du retour, la colonne capture 17 femmes de la suite marabout, elles seront réparties entre les spahis. Galliéni déçu, repart dès le 2 janvier pour le fleuve après une mission qu’il considère comme un échec personnel.

De son côté, Ahmadou veut retrouver son autorité bafouée dans les pays que sont le Guidimaxa et surtout le Jafunu. Il intervint en personne contre Souayibou à qu’il assiège de décembre 1886 à avril 1887, avec comme base arrière Kirani (khaniaga) situé au sud-est de Koniakary. Après plusieurs tentatives infructueuses, Souayibou et ses fidèles tentent une ultime et héroïque sortie de nuit par deux portes forcées en même temps contre les soldats toucouleurs. Ils se retrouvent comme prévu hors du village dans la savane et foncent en direction du fleuve.

Mais, sur le fleuve, de à les Français veillent à tout mouvement de troupes. Galliéni a déjà envoyé une lettre d’intimidation à tous les villages tant du Gajaga que du Bamouck, du Diakha et des autres royaumes jouxtant la Gambie, le Sandougou et le Niériko. Sur le fleuve, le lieutenant Reichemberg veille sur Médine et Kayes et est prêt à « châtier » toute connivence avec Souayibou. Ce dernier, échappé à Gori est poursuivi en vain par un commandant d’Ahmadou. Le fils du prophète couvre semble t-il d’un trait les 150 km de route qui séparent Gori du fleuve.

Souayibou en quittant Gori pour le fleuve, voulait éviter l’encerclement, mais Ahmadou a déjà, selon les sources françaises averti Reichemberg qui va à la rencontre du fugitif et met discrètement des tirailleurs sur les deux rives. Le fugitif veut traverser à , il est pris au piège au milieu du gué. Un véritable carnage s’en suivra après que les cavaliers soninkés se furent engagés dans le fleuve pour traverser, on leur tirait dessus des deux rives du fleuve. Le fils du marabout désespéré par le massacre de ses hommes se rend. Il sera jugé par une cour martiale composée de soldats et de traitants venus d’urgence de Bakel à cet effet. La cour est dirigée par le lieutenant Reichemberg qui obtient l’aval de Galliéni et du Gouverneur du Sénégal. Souayibou est condamné à mort.

Après la sentence il demande à Reichemberg : « pourquoi frappes-tu la main qui a exécuté, et non la tête qui a ordonné ? » Il reste serein et veut mourir avec dignité. Quand Reichemberg lui demande s’il n’a rien à dire il répond :
-Remercie le colonel de me tuer avec ses fusils et de ne pas me rendre indigne du séjour d’Allah ». Exécuté, il est enterré sous un énorme baobab près de l’embouchure de la Falemmé devant .

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