Mamadou Lamine Dramé: Bataille du Boundou et Gallièni en renfort

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Après la mise à sac du Boundou, se dirige vers le sud, s’installe à Diana dans le Diaxa, à 240 km de la Falémé. Dès la seconde quinzaine de juillet 1886, il attaque à nouveau le Boundou en partant de sa retraite de Diana, afin de libérer la route de Bakel en vue du projet de jonction avec Souayibou selon une idée de Souraxé ; peut-être aussi pour sonder les lignes de défense françaises ? ou laisser s’aguerrir et s’enrichir ses soldats ?

roi du Boundou est capturé à Ficha à 40 km de Sénoudébou et est exécuté. Le 22 septembre le marabout attaque dont la population fuit en direction de Sénoudébou. Le 23, il attaque Sénoudébou défendu par Yoro-Coumba et le sous-lieutenant Laty . Yoro Coumba sort du Fort et va à la rencontre du marabout avec une centaine de tirailleurs armés de fusils Gras. Mamadou Lamine Dramé se retire avec quelques pertes. La capitale du Boundou, Boulébané, est de nouveau occupée en octobre 1886.

Le 11 nov 1886, le lieutenant-colonel arrive à Bakel à bord du Salamandre un aviso battant pavillon français, il est envoyé pour la 2è fois dans le haut Sénégal par le Général G Borgnis-Desbordes, en remplacement de Frey dont les « méthodes » sont timidement décriées à l’Assemblée Nationale. C’est « l’homme providentiel » du général qui doit « rétablir la situation désastreuse pour l’influence française dans cette région », juste après la ratification générale du traité de Berlin le 19 avril 1886. Dès son arrivée, il déploie une intense activité militaire entre le 16 nov. et le 10 déc.1886. Il donne des consignes précises à ses troupes composées de 108 Européens, 445 Africains qu’il arma désormais de nouveaux fusils kropatscheks à répétition rapide (qui remplacent les fusils Gras) et de nouveaux canons de 80 mm et 65 mm (qui remplacent ceux de 75 mm). On distribue 120 cartouches par fantassin, 60 par cavalier, 36 par homme armé de revolver. L’Afrique est-elle devenue un champ clos d’expérimentation des nouvelles armes et des nouvelles techniques de combat pour les Européens ? On peut au vu de l’armada français déployé à Bakel répondre par l’affirmative.
En tout cas, la logique d’expansion coloniale exige la « liquidation » rapide de toutes les oppositions africaines à la pénétration coloniale au vu de la concurrence acharnée dans « la course à la colonie » que se livrent les Européens en particulier Français et Anglais dans la zone.

L’objectif de Galliéni est donc clair, il consiste tout d’abord à en finir rapidement avec cette épine gênante au pied que constitue le marabout soninké, avant de poursuivre son avancée vers de plus grandes et plus glorieuses proies que constituent Samori et Ahmadou. Il décide l’envoi de deux colonnes vers Diana capitale de Mamadou Lamine Dramé dans le Diaxa et qui doivent y faire leur jonction le 25-12-1886 très précisément. L’une sera dirigée par lui-même à partir d’, où il s’installa dès le 19 nov., et fera escale à Sénoudébou (Sénoudébou est déjà fournie secrètement en armes, munitions et ravitaillement) D’Aroundou, il ruse déjà avec Ahmadou à qui il a néanmoins envoyé des cadeaux via ses anciens amis de Nango, tout en épiant les espions du Toucouleur sur la rive droite venus l’espionner eux aussi… L’autre colonne sera dirigée par le commandant Vallière, elle se rendra discrètement à Diamou à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Kayes et passera par le village de Bontou (ravitaillé tout aussi secrètement que Sénoudébou) sans éveiller la curiosité ni des Soninké du fleuve, ni de Ahmadou. Deux espions serviront d’éclaireurs en sillonnant le Boundou et le Bambouck jusqu’à Diana comme simples explorateurs, il s’agit des capitaines Quiquandon et Bonaccorci.

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